mardi 22 septembre 2015

Rédemption

Rédemption par Matt Lennox, Le livre de poche

Ce qu'en dit l'éditeur Albin Michel:

Dans la veine des films de James Gray ou des romans de Dennis Lehane,Rédemption marque les formidables débuts d’un jeune auteur canadien. Matt Lennox explore dans ce roman d’une beauté sombre et puissante les secrets d’une petite ville enfermée dans ses préjugés.
Après dix-sept années passées dans une prison de haute sécurité, Leland King revient dans sa ville natale de l’Ontario, où sa mère est en train de mourir. Quel crime a-t-il commis pour avoir été aussi longtemps privé de liberté ?
Pete, son neveu, né pendant sa détention, l’ignore et ne s’en soucie guère. Mais, dans ce patelin où l’on ne vénère que Dieu et la loi, il est bien le seul : personne n’a vraiment pardonné à Leland son passé criminel. Surtout pas Stan Maitland, un flic à la retraite, qui ne peut s’empêcher de voir un lien entre le retour du « hors-la-loi » et la récente découverte du cadavre d’une jeune femme dans une voiture abandonnée… Il faudra bien, un jour ou l’autre, que Pete affronte la terrible vérité.

« Un roman magistral sur le crime, le besoin d’expiation, le coût de la loyauté et l’amour de la famille. »
David Adams Richards

Ma cote d'amour: *****Très enthousiaste

samedi 19 septembre 2015

La condition pavillonnaire

La condition pavillonnaire par Sophie Divry, J'ai lu

Ce qu'en dit l'éditeur Notabilia:

La Condition pavillonnaire nous plonge dans la vie parfaite de M.-A., avec son mari et ses enfants, sa petite maison. Tout va bien et, cependant, il lui manque quelque chose. L’insatisfaction la ronge, la pousse à multiplier les exutoires : l’adultère, l’humanitaire, le yoga, ou quelques autres loisirs proposés par notre société, tous vite abandonnés. Le temps passe, rien ne change dans le ciel bleu du confort. L’héroïne est une velléitaire, une inassouvie, une Bovary… Mais pouvons-nous trouver jamais ce qui nous comble ? Un roman profond, moderne, sensible et ironique sur la condition féminine, la condition humaine.
Mention spéciale du jury du Prix Wepler-Fondation La Poste 2014

Ma cote d'amour: *****J'aime bien

mardi 15 septembre 2015

De sang-froid

De sans-froid par Truman Capote, Folio

Ce qu'en dit l'éditeur:

«Il était midi au coeur du désert de Mojave. Assis sur une valise de paille, Perry jouait de l'harmonica. Dick était debout au bord d'une grande route noire, la Route 66, les yeux fixés sur le vide immaculé comme si l'intensité de son regard pouvait forcer des automobilistes à se montrer. Il en passait très peu, et nul d'entre eux ne s'arrêtait pour les auto-stoppeurs... Ils attendaient un voyageur solitaire dans une voiture convenable et avec de l'argent dans son porte-billets : un étranger à voler, étrangler et abandonner dans le désert.»


En 1960, Truman Capote, vedette de l'intelligentsia new-yorkaise et auteur deux ans plus tôt du très célébré Petit Déjeuner chez Tiffany, décide de mettre en œuvre une théorie qui lui est chère : celle du « nonfiction novel », le roman tiré de faits réels. Il lit dans leNew York Times quelques lignes sur l'assassinat des quatre membres d'une famille de fermiers du Kansas pour un butin dérisoire (50 dollars) et se rend sur place. Il enquêtera longtemps, rencontrera les deux criminels, Dick Hickock et Perry Smith, pour qui il éprouve de très troubles sentiments, et les accompagnera jusqu'à leur exécution, en avril 1965. Son livre, De sang-froid, sortira en janvier 1966. C'est un énorme succès, qui apporte à Capote gloire et fortune et crée un genre qu'illustreront à leur tour Norman Mailer ou Joyce Carol Oates.
 Ma cote d'amour: *****Très enthousiaste

samedi 12 septembre 2015

Chien pourri à Paris

Chien Pourri à Paris, écrit par Colas Gutamn, illustré par Marc Boutavant, collection "Mouche" de l'école des loisirs

Ce qu'en dit l'éditeur:

Chien Pourri et son ami Chaplapla en ont assez de jouer au Monopourri sur leur vieille serpillière. Pourquoi n’iraient-ils pas visiter Paris, si un camion-poubelle veut bien les prendre en stop ? À eux les merveilles de la capitale, ils vont toutes les visiter, de Notre-Drame au métropolichien, sans oublier les égouts, bien sûr…

Comme tout Parisien qui se respecte, Colas Gutman connaît bien le métro mais n’a jamais mis les pieds sur la tour Eiffel ou un bateau-mouche.
Son Chien Pourri flanqué de Chaplapla visite la capitale et vit une histoire qui finit bien car
« je leur en fais tellement baver que ce ne serait pas possible autrement ».

Marc Boutavant se prend-il pour Chien Pourri (ou Chaplapla) ? Il aime la déchetterie des Peupliers, flâner dans les marchés et y chercher une tête de poisson ou une patte
de poulet échouées. Pour les besoins de cette nouvelle aventure, l’illustrateur a trouvé
très chouette de se plonger dans les ruelles de Montmartre.

Ma cote d'amour: *****J'aime bien

vendredi 11 septembre 2015

Mille femmes blanches


En 1874, à Washington, le président Grant accepte la proposition incroyable du chef indien Little Wolf : troquer mille femmes blanches contre chevaux et bisons pour favoriser l'intégration du peuple indien. Si quelques femmes se portent volontaires, la plupart vient en réalité des pénitenciers et des asiles... L'une d'elles, May Dodd, apprend sa nouvelle vie de squaw et les rites des Indiens. Mariée à un puissant guerrier, elle découvre les combats violents entre tribus et les ravages provoqués par l'alcool. Aux côtés de femmes de toutes origines, elle assiste à l'agonie de son peuple d'adoption...

« Un roman splendide, puissant et engagé. »Jim Harrison

Cet ouvrage a reçu le prix Premier roman étranger

Jim FERGUS
Jim Fergus est né à Chicago en 1950 d'une mère française et d'un père américain. Il vit dans le Colorado. Journaliste réputé, il écrit des articles sur la gastronomie, la chasse, la pêche et la nature dans les magazinesNewsweekThe Paris Review,
Esquire sportmenOutdoor Life, etc. Il est l'auteur de deux ouvrages consacrés à ses souvenirs, de chasse notamment, Espaces sauvages (2011) et Mon Amérique (2013). Après son premier roman Mille femmes blanches (2000), vendu à près de 400 000 exemplaires en France, salué par l'ensemble de la critique américaine et dont les droits ont été achetés par Hollywood, il a publiéLa Fille sauvage (2004), Marie-Blanche (2011) etChrysis (2013, repris chez Pocket sous le titre Souvenir de l'amour). Tous ses ouvrages ont paru au Cherche Midi éditeur
Mille femmes blanches par Jim Fergus, Pocket
Ma cote d'amour: ***** Bibliothèque idéale

samedi 5 septembre 2015

2084, la fin du monde

2084, la fin du monde, par Boualem Sansal,

Collection Blanche, Gallimard
Publication date: 20-08-2015
Ma cote d'amour: *****Très enthousiaste

mardi 1 septembre 2015

L'épuisement

L'épuisement, par Christian Bobin, Folio

Ce qu'en dit l'éditeur Le temps qu'il fait:

Le livre

«Nous sommes moins seuls que nous l’imaginons. Nous sommes si peu seuls qu’un des vrais problèmes de cette vie est de trouver notre place dans les présences environnantes — écarter les morts sans les froisser, demander aux vivants ce rien de solitude nécessaire pour respirer. Dans la logique du monde, on ne peut faire sa place sans aussitôt prendre la place d’un autre. Mais on ne fait pas plus sa place qu’on ne fait sa vie : on trouve l’une et l’autre, et le sentiment de cette trouvaille inespérée c’est la joie même.»
L’auteur


Né en 1951 au Creusot où il vit, Christian Bobin a publié depuis 1977 une cinquantaine de titres qui lui valent de nombreux lecteurs inconditionnels. L’épuisement, constamment réimprimé depuis sa parution à nos éditions en 1994, était épuisé depuis quelques années.

Extrait

L’ombre d’un oiseau m’est apparue il y a dix ans, en devanture du magasin d’un encadreur : un détail dans un tableau, un oiseau d’encre de Chine. Son envol tout de grâce et de nerfs a arrêté mes pas un jour comme celui-ci, un jour d’automne. Je suis immédiatement tombé amoureux de sa puissance d’arrachement et de la grande ouverture de ses ailes. Je suis entré chez l’encadreur, j’ai acheté le tableau. Chez moi je l’ai laissé au ras du sol, appuyé sur une pile de livres. Je n’ai jamais su mettre quelque chose sur un mur. Depuis que je suis dans cet appartement, même si dix ans ont passé, j’ai l’impression que je peux être appelé à en partir du jour au lendemain, alors à quoi bon s’installer ? J’ai gardé le papier peint que j’ai trouvé en entrant, un papier affreux, même dans les salles d’attente des dentistes on n’en voit plus comme ça, je l’ai laissé pour la même raison de négligence, pour cette gaieté de vivre comme si mourir devait être demain. La vie durable, la vie avec plan de carrière et traites sur vingt ans, je n’y crois pas. Je ne crois qu’à son contraire — l’éternité. Ce papier peint est donc seul, sans rien dessus, on dirait des taches de café sur le mur, passagèrement là depuis dix ans. Les adolescents sont les personnes qui mettent le plus de choses sur les murs. Des photos et des mots. C’est que l’adolescence est un temps où on est sans visage clair. L’ancien visage princier d’enfance est fané, du moins on croit qu’il est fané et ça revient au même. Le nouveau visage, celui de l’homme ou de la femme qu’on sera, n’est pas encore disponible, et on n’est pas sûr d’en vouloir. Alors on cherche au dehors dans les revues, dans les photos d’acteurs, de chanteurs ou de sportifs, on essaie des visages comme on essaie des vêtements, aucun ne va, tant pis, on recommence, on déchire, on découpe, on finira bien par trouver. C’est une recherche qui prend un temps fou. C’est une recherche qui connaît de longs temps de repos. Un jour on quitte les parents, ou l’argent vient et on est adulte — c’est-à-dire on imite les adultes, ce qui fait qu’on en devient un. On ne colle plus d’affiches ni de phrases sur un mur, on accroche quelques reproductions de peintures. On croit ne plus chercher un visage, on le cherche encore sans savoir : quand on lit Shakespeare ou quand on contemple une couleur dans le ciel, c’est toujours avec l’espérance d’y trouver notre vrai visage. Quand on tombe amoureux c’est pareil, sauf que là on est au plus près de découvrir enfin la pureté de nos traits, là, sur le visage d’un autre. Ce qui nous incite à chercher c’est l’espérance et elle est inépuisable, même chez le plus désespéré des hommes. Personne ne peut vivre une seconde sans espérer. Les philosophes qui prétendent le contraire, qui parlent de sagesse et ne font entendre que leur résignation à vivre une vie sans espérance, ces philosophes se mentent et nous mentent. Même celui qui va se pendre, dit Pascal, a l’espérance d’un mieux être : s’il accroche une corde à une poutre c’est parce que la pendaison est soudain devenue l’unique figure du bonheur. Celui qui médite de se pendre a la croyance qu’il va ainsi respirer mieux et il espère encore : l’espérance, dans l’âme, est au principe de la respiration comme de la nourriture. L’âme a, autant que le corps, besoin de respirer et de manger. La respiration de l’âme c’est la beauté, l’amour, la douceur, le silence, la solitude. La respiration de l’âme c’est la bonté. Et la parole. Dans la prime enfance tout rentre par la bouche. L’enfant en bas âge prend l’air, la parole, le pain, la terre, il prend tout ça avec ses doigts et il colle ses doigts contre sa bouche et il engloutit l’air, le pain, la terre. Et la parole. Il y a une immédiateté charnelle de la parole. Il y a une présence physique de l’âme, donnée par la parole quand elle est vraie.


 Ma cote d'amour: ***** Bibliothèque idéale