dimanche 22 avril 2018

Le mécanicien et autres contes

Le mécanicien et autres contes, Jean Ferry, Finitude, 176 pages

Ce qu'en dit l'éditeur:

«Joseph K…, vers sa vingtième année, apprit l’existence d’une société secrète, très secrète. En vérité, elle ne ressemble à aucune autre association de ce genre. Il est très difficile à certains d’y entrer. Beaucoup, qui le désirent ardemment, n’y réussiront jamais. D’autres, par contre, en font partie, qui ne le savent même pas. On n’est d’ailleurs jamais tout à fait sûr d’en être ; il y a beaucoup de gens qui se croient membres de cette société secrète, et qui ne le sont pas du tout. Ils ont beau avoir été initiés, ils en sont encore moins membres que bien des hommes qui ne connaissent même pas l’existence de la société secrète. En effet, ils ont subi les épreuves d’une fausse initiation, destinée à dérouter ceux qui ne sont pas dignes d’être réellement initiés.»
Et c’est peut-être bien aussi une société secrète que forment les lecteurs de ces courtes histoires étranges, absurdes, insolites et réjouissantes, parues pour la première fois dans les années cinquante.
Édition augmentée de quatre contes inédits et de 20 superbes collages de Claude Ballaré.

Ma cote d'amour: ***** J'aime
Commentaire spontané: J'avoue être passée à côté de certains textes. En revanche, d'autres comme Kafka ou la société secrète m'ont enthousiasmée.

jeudi 19 avril 2018

Printemps et autres saisons

Printemps et autres saisons, Israël Joshua Singer, L'antilope, 160 pages

Ce qu'en dit l'éditeur:

Sous une apparente légèreté, Israël Joshua Singer campe des personnages tiraillés entre le vieux continent et l’Amérique, le monde juif et le monde non juif, la vie traditionnelle et l’existence moderne.
Dans ce recueil de nouvelles publié en yiddish en 1937, on retrouve le souffle des grands romans d’Israël Joshua Singer.
Avec ces textes, l’oeuvre de fiction d’Israël Joshua Singer est désormais entièrement disponible en français.

Ma cote d'amour: ***** Bibliothèque idéale
Commentaire spontané: Après De fer et d'acier que je n'avais pas du tout aimé, je viens de me réconcilier avec cet écrivain! Ces 4 nouvelles sont un modèle du genre.

mercredi 18 avril 2018

La chambre verte

La chambre verte, Martine Desjardins, Alto, 272 pages

Ce qu'en dit l'éditeur:

Toute maison a ses secrets, mais aucune ne les protège plus jalousement que l’auguste demeure de la famille Delorme. Avec ses soixante-sept serrures et sa chambre forte où gisent les restes momifiés d’une femme serrant une brique entre ses dents, cette véritable banque privée a toujours tenu à l’abri des regards indiscrets son lot de biens mal acquis, de vices cachés, de rites cruels et de substances illicites. Jusqu’au jour où elle ouvre sa porte à Penny Sterling, une jeune intrigante dont les ressources n’ont d’égal que la curiosité…
Saga familiale joyeusement gothique où les vieilles filles se soûlent à l’extrait de vanille, les orphelins cherchent à venger leur héritage volé et les maisons assouvissent leurs pulsions meurtrières, La chambre verte illustre, avec un humour vif et caustique, la fatalité des fortunes bourgeoises : la première génération amasse le capital, la deuxième le fait fructifier, tandis que la troisième dilapide le patrimoine jusqu’au dernier sou.

Ma cote d'amour: ***** Bibliothèque idéale
Commentaire spontané: Impossible de lâcher cette histoire! Style + intrigue au top.

mardi 17 avril 2018

Le télescope de Rachid

Le télescope de Rachid, Jamal Mahjoub, Babel, 352 pages

Ce qu'en dit l'éditeur:

Alger. 1609. Rachid al-Kenzy, soupçonné d’avoir tué un marchand juif, est lapidé par la foule. Arrivé deux années auparavant, successivement considéré comme un faiseur de miracles ou un démon, cet homme mystérieux et savant, fils d’un riche négociant d’Alep et d’une esclave noire, intrigue par son savoir immense (on le sait maître en astronomie) et inquiète par sa couleur de peau. Emprisonné, il se voit proposer un marché pour sauver sa mise : il est chargé de rapporter d’Europe la dernière invention optique allemande, dont le dey a eu connaissance par un capitaine au long cours, et qui pourrait révolutionner l’art de la guerre.
En plein XXe siècle cette fois, sur le chantier archéologique danois où Hassan est envoyé en mission de Copenhague, le mystère est total : à côté d’un coffret de cuivre aux inscriptions énigmatiques, on a retrouvé un squelette recroquevillé, sans aucun doute celui de Heinesen, le célèbre astronome du début du XVIIe siècle, alors même que la configuration des lieux suggère un observatoire.
Oscillant d’une époque à l’autre, d’un monde à l’autre, Jamal Mahjoub s’emploie dans son roman, précis comme une belle mécanique d’horlogerie, à saisir le rêve des passeurs d’étoiles. Avec ampleur, avec lyrisme, il met en scène les tribulations de Rachid sur les mers et les terres avant qu’il n’échoue, toujours à la recherche du télescope, dans ces zones septentrionales où Heinesen, qui fut l’élève de Tycho Brahé, tentait de relever un extraordinaire défi.
Roman d’aventures, roman de formation, quête métaphysique et fabrique de rêves, Le Télescope de Rachid interroge la science et la foi dans leurs antagonismes, le monde musulman et le monde chrétien, et invente un héros magnifique, dont le questionnement réfléchi et audacieux sert de contrepoids à la bêtise et à la brutalité des fanatiques de tous bords.

Ma cote d'amour: ***** Enthousiaste
Commentaire spontané: Transportée!

lundi 9 avril 2018

Massif central

Massif central, Christian Oster, éditions de l'Olivier, 160 pages

Ce qu'en dit l'éditeur:

« Je ne dis pas que Carl Denver avait l’intention de me tuer. Je dis que de mon côté il s’agissait plutôt d’une crainte diffuse, née de la connaissance que j’avais de Carl Denver et du passé de notre relation. »
Entre Paul et Carl Denver, il y a Maud. La femme que Paul a prise à Denver, et qu’il vient de quitter. Trahison et désamour, une double faute que Denver, un personnage apparemment incontrôlable, semble prêt à lui faire expier. Sous cette menace latente, Paul se réfugie dans le centre de la France. Mais la suite le conforte dans l’idée qu’il ne pourra pas échapper à Denver.
Avec Massif central, Christian Oster nous livre un de ses romans les plus captivants.

Ma cote d'amour: ***** Enthousiaste
Commentaire spontané: Quel plaisir de retrouver Christian Oster et son style inimitable! Ce roman m'a beaucoup fait penser à Rouler que j'avais lu en fin d'année 2017.

Les excursions de l'écureuil

Les excursions de l'écureuil, Gyrdir Eliasson, La peuplade, 108 pages

Ce qu'en dit l'éditeur:

Sigmar est un petit garçon à part qui, par le pouvoir de l’imagination, change les mondes, voit partout autour de lui les objets comme des animaux – l’aspirateur est un poisson de pierre dans une grotte marine, les biches ornant une nappe sont perdues dans un labyrinthe. Au lit un livre à la main, dehors au jardin, sur le chemin des courses avec Björg, sur son chantier naval ou plongé dans le corps de l’écureuil de son dessin, les excursions de l’enfant aménagent sa solitude et capturent nos conceptions du monde réel. Devenu écureuil, il marche jusqu’à la ville. Suit-il les traces du garçon mystérieusement disparu ? Ne souhaite-t-il seulement qu’un camarade de jeu ?
Sans avoir l’air d’y toucher, Gyrðir Elíasson efface les repères entre le tangible et le rêvé. Les questions se posent alors : où sommes-nous ? que sommes-nous ?

Ma cote d'amour: ***** J'aime
Commentaire spontané: On oscille entre descriptions réalistes d'une vie proche de la nature et plongées oniriques. Une jolie découverte.

Ecrire une histoire

Ecrire une histoire, Olivier de Solminihac, La contre allée, 64 pages

Ce qu'en dit l'éditeur:

« Il arrive, quand on écrit des histoires, en particulier des histoires pour les enfants, que l’on soit amené à les rencontrer, et à parler de ces histoires avec eux. Souvent ils posent des questions. Pour y répondre, il nous faut nous tenir sur le terrain de la simplicité. Quelques mots, quelques images qui, avec le temps, finissent par accompagner notre travail et l’aident à tenir. » - Olivier de Solminihac
Régulièrement questionné au sujet de son travail d’écrivain, Olivier de Solminihac s’adresse ici à ses lecteurs, qu’ils soient petits ou grands. Ecrit à la première personne, on imagine d’emblée l’auteur répondre en direct à la question secrètement posée : comment fait-on pour écrire une histoire ?
Chez Olivier de Solminihac pour qui la vie se conjugue entre lire et écrire, les associations d’idées s’enchaînent avec précision, simplicité et humour.
A la manière d’un exercice de style, l’auteur s’amuse dans la mise en forme de sa réponse, comme si l’on assistait à son élaboration.De « Écrire une histoire, c’est comme faire du bateau » à « c’est comme faire du yaourt aux fruits », ou encore « c’est apprendre un tour de magie », chaque tentative est finalement remise en cause. Comme s’il se reprenait, il la réfute puis la reformule, pour au final obtenir une réponse kaléidoscopique. Loin d’être redondant, Olivier de Solminihac modifie petit à petit le système qu’il a mis en place au départ, ses réponses d’abord succinctes s’allongent jusqu’à former elles-mêmes des histoires...

Ma cote d'amour: ***** J'aime
Commentaire spontané: Je me suis souvent retrouvée dans ces pages.

lundi 2 avril 2018

Les bases secrètes

Les bases secrètes, David Turgeon, Le Quartanier, 200 pages

Ce qu'en dit l'éditeur:

Ruth Babaïan n’a pas l’habitude de s’arrêter quand des inconnus l’abordent dans la rue, encore moins quand elle est à vélo et qu’elle est en retard à sa répétition. Mais pour la bonne marche de notre récit, il fallait bien qu’elle acquiesce à un rendez-vous avec Lucas Saminsky. D’ailleurs ils deviendront amoureux, c’est prévu. Pour le reste, entre les extravagances de la famille Charpelle, les tribulations d’Irénée Manche et les apartés d’Anne-Claude, les histoires ne manqueront pas.
Ma cote d'amour: *****J'aime
Commentaire spontané: Quelle audace! On navigue entre diverses histoires sans gêne aucune.

Dans la maison qui recule

Dans la maison qui recule, Maurice Mourier, éditions de l'Ogre, 250 pages

Ce qu'en dit l'éditeur:

Dans un futur proche, dans une région incertaine (mais évoquant fortement les Cévennes), un jeune journaliste – le Jeune Homme Blet – cherche à pénétrer une communauté fermée, une forteresse, pour y rencontrer le Saint, prétendu guide spirituel qui a su préserver ce lieu du monde extérieur. Chemin faisant, il rencontrera une foule de personnages qui joueront avec son esprit et ses nerfs, sans le rapprocher une seule fois de ce Saint qui semble terriblement absent de leur vie quotidienne : le docteur Rubbe, monsieur Loyal versé dans la pétomanie, Evelyne, pré-adolescente surdouée et nymphomane, Faux-Derche, Noir haut placé dans la mystérieuse hiérarchie du groupe et imitant à la perfection l’accent antillais, ou encore Bellétron, malheureux éditeur transformé en cheval.
Tandis que le jeune journaliste s’épuise physiquement et nerveusement, balloté par les manipulations, mensonges et mises en scène de cette étrange communauté, le lecteur se retrouve sans cesse confronté à une terrible question : cette communauté qui a su radicalement renouveler son rapport à la connaissance et au sexe relève-t-elle de l’utopie ou de la contre-utopie, ou, pour le dire en des termes résonnant plus directement avec l’ouvrage, le pauvre journaliste pénètre-t-il dans le Château (de Kafka) ou dans l’Abbaye de Thélème (de Rabelais) ?
Avec Dans la maison qui recule, Maurice Mourier propose une relecture grotesque, absurde et souvent hilarante du Château de Kafka, servie par une langue follement inventive qui emprunte autant à la langue de Lewis Carroll qu’à l’imaginaire de Rabelais. Truffé de références et d’allusions littéraires dissimulées aussi bien dans la langue que dans la trame narrative, ce texte permet plusieurs niveaux de lectures, de la plus naïve à la plus érudite.

Ma cote d'amour: ***** Je n'accroche pas
Commentaire spontané: Une langue truculente. Trop peut-être? Au bout d'un moment, la truculence a tué chez moi le propos.