mardi 29 octobre 2019

Le Grand Dieu Pan

Arthur Machen, Terre de Brume, 144 pages

Résumé:

Deux récits fantastiques écrits dans les années 1890 mettant en scène un scientifique jouant avec la matière, des personnages bouleversés par la vision du dieu Pan, une jeune femme maléfique ou encore des hommes heureux se suicidant sans raison apparente.

Combien ce livre a fait battre mon cœur: ❤️❤️❤️
Commentaire spontané: Un bonheur de retrouver ce style, après un an quasi non stop de lectures contemporaines, et ce genre, que j'ai beaucoup lu fut un temps.

dimanche 27 octobre 2019

Les amazones

Jim Fergus, Cherche Midi, 374 pages

Présentation de l'éditeur:

Mille femmes blanches : L'héritage
1875. Un chef cheyenne propose au président Grant d'échanger mille chevaux contre mille femmes blanches, afin de les marier à ses guerriers. Celles-ci, " recrutées " de force dans les pénitenciers et les asiles du pays, intègrent peu à peu le mode de vie des Indiens, au moment où commencent les grands massacres des tribus.

1876. Après la bataille de Little Big Horn, quelques survivantes décident de prendre les armes contre cette prétendue " civilisation " qui vole aux Indiens leurs terres, leur mode de vie, leur culture et leur histoire. Cette tribu fantôme de femmes rebelles va bientôt passer dans la clandestinité pour livrer une bataille implacable, qui se poursuivra de génération en génération.

Dans cet ultime volume de la trilogie Mille femmes blanches, Jim Fergus mêle avec une rare maestria la lutte des femmes et des Indiens face à l'oppression, depuis la fin du xixe siècle jusqu'à aujourd'hui. Avec un sens toujours aussi fabuleux de l'épopée romanesque, il dresse des portraits de femmes aussi fortes qu'inoubliables.


Combien ce livre a fait battre mon cœur: ❤️❤️❤️❤️
Commentaire spontané: Je ne pouvais pas passer à côté de ce dernier opus, moi pour qui Mille femmes blanches compte parmi la soixantaine de livres de ma bibliothèque idéale.
On retrouve dans ce volet final l'engagement humaniste de l'auteur. C'est évidemment un livre très féministe puisque les femmes prennent leur destin en main en s'associant pour leur défense. La sauvegarde de l'environnement apparaît en toile de fond, car Jim Fergus décrit à plusieurs reprises les ravages de la colonisation de l'homme blanc en Amérique.
J'ai particulièrement aimé le passage où, arrivé dans une vallée oubliée du monde, le groupe de May Dodd va pactiser avec les Shoshones (à partir de la page 256). C'est un moment d'harmonie parfaite entre les peuples, un intermède quasi christique.

dimanche 20 octobre 2019

Sauveur & fils, saison 5

Marie-Aude Murail, L'école des loisirs, 320 pages

Présentation de l'éditeur:

« Chacun de nos actes a trois motivations, celle qu’on avoue aux autres, celle qu’on n’avoue qu’à soi, celle qu’on ne s’avoue même pas. » Marie-Aude Murail, dans cette saison 5, va nous le prouver ! Deux années ont passé depuis la saison 4, et pendant ce temps, que sont devenus Blandine et Margaux Carré, Samuel Cahen, Lionel et Maïlys, Ella-Elliot, Frédérique Jovanovic ? Et la famille recomposée de Sauveur ? Et puis, comme à chaque saison, de nouveaux personnages vont faire leur entrée, Louane et ses animaux de soutien émotionnel, Madame Tapin qui, à 81 ans découvre le féminisme… Une nouvelle fois, le cabinet de consultation de monsieur Saint-Yves nous ouvre ses portes.

Combien ce livre a fait battre mon cœur: ❤️❤️❤️❤️
Commentaire spontané: Une saison à la hauteur des précédentes. Vivement la 6ème !

lundi 14 octobre 2019

Le troisième mensonge

Agota Kristof, Points, 192 pages

Présentation de l'éditeur:

De l'autre côté de la frontière, la guerre est finie, la dictature est tombée. Pour vivre, pour survivre, il a fallu mentir pendant toutes ces années. Klaus et Claus T. découvrent à leurs dépens que la liberté retrouvée n'est pas synonyme de vérité. Et si leur existence était en elle-même un mensonge ?

Ainsi s'achève la trilogie inaugurée avec Le Grand Cahier, et traduite aujourd'hui dans une vingtaine de pays.

J'ai lu ce livre dans le cadre d'un club de lecture.
Combien ce livre a fait battre mon cœur: ❤️❤️❤️❤️
Commentaire spontané: Effectivement, en rester au tome 1 aurait été une grave erreur. Toute la saveur de cette œuvre étrange tient dans le dernier tome. Bizarrement, ces vies en puzzle construites, déconstruites et finalement reconstruites autrement m'ont fait penser à La séparation de Christopher Priest, roman de science-fiction. Une troisième expérience de lecture assez renversante !

dimanche 13 octobre 2019

La preuve

Agota Kristof, Points, 192 pages

Présentation de l'éditeur:


Au-delà de la fable, on se livre ici à l'exploration impitoyable d'une mémoire si longtemps divisée, à l'image de l'Europe. A travers le destin séparé de Lucas et de Claus, les jumeaux du Grand Cahier, Agota Kristof nous révèle que, dans l'univers totalitaire, générosité et solidarité sont parfois plus meurtrières que le crime.

J'ai lu ce livre dans le cadre d'un club de lecture.
Combien ce livre a fait battre mon cœur: ❤️❤️❤️❤️
Commentaires spontanée: 
Dans ce deuxième opus, on retrouve l'écriture minimaliste du Grand Cahier. L'absence d'émotions, d'empathie rend le récit toujours aussi glaçant, bien que l'auteure y décrive une vie parsemée d'actes généreux. La fin est extrêmement perturbante et me laisse à penser que ce que j'ai lu jusqu'ici n'est peut-être pas le reflet de la réalité. Inutile de dire que je vais enchaîner directement avec de troisième tome!

vendredi 11 octobre 2019

Propriété privée

Julia Deck, Les éditions de Minuit, 176 pages

Présentation de l'éditeur:

Il était temps de devenir propriétaires. Soucieux de notre empreinte environnementale, nous voulions une construction peu énergivore, bâtie en beaux matériaux durables. Aux confins de la ville se tramaient des écoquartiers. Notre choix s'est porté sur une petite commune en pleine essor. Nous étions sûrs de réaliser un bon investissement. Plusieurs mois avant de déménager, nous avons mesuré nos meubles, découpé des bouts de papier pour les représenter à l'échelle. Sur la table de la cuisine, nous déroulions les plans des architectes, et nous jouions à déplacer la bibliothèque, le canapé, à la recherche des emplacements les plus astucieux. Nous étions impatients de vivre enfin chez nous. Et peut -être aurions-nous réalisé notre rêve si, une semaine après notre installation, les Lecoq n'avaient emménagé de l'autre côté du mur mitoyen.

Combien ce livre a fait battre mon cœur: ❤️❤️❤️
Commentaire spontané: Qui n'a pas eu envie à un moment ou à un autre d'acheter une petite maison dans un coin tranquille? De ce fait, l'histoire nous parle, car s'il est facile de se projeter dans une maison, il est impossible de prédire quelles seront nos relations de voisinage. Dans le cas de la narratrice, on se dit qu'on n'aimerait pas être à sa place. L'histoire se lit d'une traite, car au fil des pages, elle prend un tournant inattendu. (Un indice: la police débarque, quelqu'un va en prison…) J'ai passé un très agréable moment de lecture.

mardi 8 octobre 2019

Secret de Polichinelle

Yonatan Sagiv, éditions de l'Antilope, 480 pages

Présentation de l'éditeur:

Smadar Tamir, l’une des femmes d’affaires les plus riches d’Israël, s’est jetée par la fenêtre d’un hôpital de Tel-Aviv. Sa soeur, Mira, ne croit pas à la thèse du suicide et fait appel au détective privé, Oded Héfer. Homosexuel, parlant de lui au féminin, il vient de s’improviser détective pour gagner sa vie.
Oded Héfer n’a que cinq jours pour mener l’enquête. Aussi débutant soit-il, il n’hésite pas à affronter les magnats israéliens, armé de son intelligence et d’un tantinet d’espièglerie. Cela lui sera nécessaire pour supporter les propos macho et homophobes du commissaire de police. Sans l’empêcher de continuer à rechercher le grand amour sur les sites de rencontres gay.
Roman fin et divertissant, souvent drôle, Secret de Polichinelle joue avec les codes du roman policier tout en plongeant le lecteur dans la société de Tel-Aviv et de ses magnats des affaires, peu traités jusque-là en littérature.
Secret de Polichinelle est le premier d’une série où l’on retrouvera le détective privé Oded Héfer.

Extrait du roman


Cet endroit est parfait pour la rencontre cinématographique entre un flic et un détective privé qui en a trop vu dans sa vie. Bienvenue au bar hétéro de la camarilla repue de Tel-Aviv, planque merveilleuse pour le commissaire Yaron Malka, homo enkysté dans son placard qui, dans sa trentaine, se dissimule encore sous une mince pellicule de virilité macho.


Combien ce livre a fait battre mon cœur: ❤️❤️❤️
Commentaire spontané: J'ai dévoré ce livre pendant le weekend - oui, oui, 480 pages en deux jours, ce qui est très bon signe. Je lis très peu de romans policiers, mais étant fan de Dror Mishani et de son inspecteur Avraham Avraham, j'étais curieuse de découvrir ce nouveau venu.
On se laisse facilement embarquer par l'histoire et par ce détective en herbe à qui l'on a souvent envie de tirer l'oreille (tu ne devrais pas faire le tour des bijoutiers au lieu de traîner au lit?!). Il débute, tâtonne, suit des pistes ou son instinct, ce qui, au passage, nous vaut d'intéressants polaroïds de la société israélienne en général et de Tel Aviv en particulier. De nombreux rebondissements, pas un seul temps mort - mais quand même plusieurs cadavres! -, bref, on passe un bon moment avec un personnage pour le moins atypique qui parle de lui au féminin. Je lirai la prochaine enquête d'Oded Héfer avec plaisir.