vendredi 15 janvier 2021

Mendelssohn est sur le toit


 Jiri Weil, Nouvel Attila,  300 pages


Résumé:


Le livre : Un témoignage sur le ghetto de Prague, où le sarcasme côtoie la tragédie

Prague, octobre 1941. Reinhard Heydrich, protecteur de Bohême mélomane, s’évertue à déboulonner de l’Opéra la statue de Mendesshon. En vain, car personne n’arrive à identifier Mendelssohn : il n’y a pas de plaque sous les statues… en cherchant celle qui a le plus gros nez, ils tombent sur la statue de Wagner !

Ainsi commencent le récit et les malheurs des petits fonctionnaires tchèques chargés de la purification du Prague… Sauf que Heydrich a vraiment existé, il était même chargé de penser la « solution finale ». Son assassinat par un commando de résistants tchèques a déclenché une répression atroce. Jiri Weil fait partie des quelques milliers de juifs qui ont survécu : il a conçu ce livre en 1946, pour conjurer son histoire et ses années de clandestinité. Une histoire cruelle et lucide, comique et douloureuse des juifs et des nazis où, comme chez Bruno Schulz ou Edgar Hilsenrath, le sarcasme et la bouffonnerie côtoient la tragédie.

L’auteur

Jiri Weil (1900-1959), journaliste, membre du parti communiste, traducteur de Pasternak, Maïakovski et Marina Tsvetaeva, victime des purges staliniennes, est l’un des premiers auteurs à avoir évoqué le goulag. Pourchassé à la fois en tant que communiste et en tant que juif par les Nazis. Il échappe à la déportation, en faisant croire à son suicide et travaille dans la clandestinité. Les documents sur le génocide des juifs tchèques passés entre ses mains au Musée de Prague lui ont inspiré un poème en prose en forme de collage littéraire, Complainte pour 77297 victimes, traduit ici pour la première fois.

Jiri Weil est un des auteurs préférés de Philip Roth, qui aimait son ton détaché et sa simplicité désarmante.

Combien ce livre a fait battre mon cœur: ❤️❤️❤️❤️❤️

Commentaire spontané: Cela faisait des années que je rêvais de lire ce livre. Il a fallu cette nouvelle traduction au Nouvel Attila pour que j'y arrive. Entrer complètement dans un livre, cela tient toujours du petit miracle, surtout lorsque ce livre traite d'un sujet aussi grave et horrible. J'ai vécu ce petit miracle avec ce roman. L'humanité des personnages m'a fait penser à celle dépeinte par Edgar Hilsenrath dont je vénère l'écriture. J'en sors bouleversée. 

Ce livre entre immédiatement dans ma bibliothèque idéale.

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