jeudi 31 janvier 2019

Le collier rouge

Le collier rouge, Jean-Christophe Rufin, Folio, 176 pages

Présentation de l'éditeur:

Dans une petite ville du Berry, écrasée par la chaleur de l'été, en 1919, un héros de la guerre est retenu prisonnier au fond d'une caserne déserte.
Devant la porte, son chien tout cabossé aboie jour et nuit.
Non loin de là, dans la campagne, une jeune femme usée par le travail de la terre, trop instruite cependant pour être une simple paysanne, attend et espère.
Le juge qui arrive pour démêler cette affaire est un aristocrate dont la guerre a fait vaciller les principes.

Trois personnages et, au milieu d'eux, un chien, qui détient la clef du drame...

Plein de poésie et de vie, ce court récit, d'une fulgurante simplicité, est aussi un grand roman sur la fidélité.
Être loyal à ses amis, se battre pour ceux qu'on aime, est une qualité que nous partageons avec les bêtes. Le propre de l'être humain n'est-il pas d'aller au-delà et de pouvoir aussi reconnaître le frère en celui qui vous combat?

Combien ce livre a fait battre mon cœur: ❤️❤️❤️
Commentaire spontané: Une bonne histoire. Cependant, je n'ai jamais réussi à me sentir proche des personnages. (Traitement trop rapide du sujet? Style trop épuré? Difficile à dire...)

lundi 28 janvier 2019

La rivière à l'envers

La rivière à l'envers, Jean-Claude Mourlevat, PKJ, 384 pages

Présentation de l'éditeur:

La Forêt de l’Oubli, le village des Parfumeurs, l’Île Inexistante… C’est un voyage fabuleux qui va entraîner Tomek et Hannah, deux jeunes orphelins, jusqu’au bout du monde. Trouveront-ils cette rivière qui coule à l’envers et dont l’eau empêche de mourir ? Ou bien autre chose qu’ils ne cherchaient pas ?

Combien ce livre a fait battre mon cœur: ❤️❤️❤️❤️❤️
Commentaire spontané: Cela a beau être une histoire pour enfants, je n'ai pas boudé mon plaisir: l'aventure est fabuleuse, avec de jolies trouvailles (petit coup de cœur pour la Forêt de l'Oubli, et une tendresse particulière pour le personnage de Potcol, qui par certains traits me rappelle mon lapin).

dimanche 20 janvier 2019

Manuel de survie à l'usage des jeunes filles

Manuel de survie à l'usage des jeunes filles, Mick Kitson, Métaillé, 240 pages

Présentation de l'éditeur:

Que font deux gamines en plein hiver dans une des plus sauvages forêts des Highlands, à des kilomètres de la première ville ?
Sal a préparé leur fuite pendant plus d’un an, acheté une boussole, un couteau de chasse et une trousse de premiers secours sur Amazon, étudié le Guide de survie des forces spéciales et fait des recherches sur YouTube. Elle sait construire un abri et allumer un feu, chasser à la carabine. Elle est capable de tout pour protéger Peppa, sa petite sœur.
Dans le silence et la beauté absolue des Highlands, Sal raconte, elle parle de leur mère désarmée devant la vie, de Robert le salaud, de la tendresse de la sorcière attirée par l’odeur du feu de bois, mais surtout de son amour extraordinaire pour cette sœur rigolote qui aime les gros mots et faire la course avec les lapins.
Un premier roman passionnant et tendre, qui parle de survie, de rédemption, et des vertus régénérantes de la nature. Une vraie réussite.


Combien ce livre à fait battre mon cœur: ❤️❤️❤️❤️
Commentaire spontané: Comme lors de ma lecture précédente (L'ours qui cache la forêt), j'ai eu le sentiment d'une montée en puissance de l'histoire. Ici, on se fond dans la forêt à la suite des deux héroïnes, et on finit par oublier totalement ce que leur survie a d'improbable pour ne retenir que la beauté des rapports entre les personnages - la nature étant l'un d'eux.

vendredi 18 janvier 2019

L'ours qui cache la forêt

L'ours qui cache la forêt, Rachel Shalita, 328 pages, éditions de l'Antilope

Présentation de l'éditeur:


Nancy, la thérapeute désormais seule ; Daffy, la petite fille malheureuse depuis que son papa a quitté la maison et a refait sa vie en Israël ; Ruth, l’Israélienne endeuillée qui se demande ce qui la retient en Amérique ; Mili, la maman qui cherche à protéger son petit garçon pas comme les autres. En apparaissant petit à petit, les liens entre toutes ces femmes vont révéler une facette de notre époque, faite d’exils. Après Comme deux sœurs, Rachel Shalita confirme ses talents de conteuse.

Extrait:

« Trois chemins, se dit-elle, comme dans un conte. Un seul mène à la maison où l’attendent sa fille et les invités, un buffet garni et des condoléances. Le deuxième mène à l’aéroport, où elle pourra prendre un avion pour partir loin d’ici, vers une terre qui lui manque depuis tant d’années. Le troisième chemin continue tout droit, il la mènera dans la forêt profonde. »


Combien ce livre a fait battre mon cœur: ❤️❤️❤️❤️
Commentaire spontané: Une belle montée en puissance du texte avec des personnages aux parcours croisés, une fin terrible, l'exil en toile de fond, ce livre avait déjà tout pour me plaire,  mais ce que j'ai le plus apprécié, c'est la symbolique mise en place autour de chaque personnage.

dimanche 13 janvier 2019

Dans le faisceau des vivants

Dans le faisceau des vivants, Valérie Zenatti, éditions de l'Olivier, 160 pages

Présentation de l'éditeur:

Leur relation n’était pas seulement celle d’un romancier et de sa traductrice, c’était aussi celle de deux amis qui se parlaient sans cesse.
De quoi parlaient-ils ? D’écriture, de langues, d’amour, d’animalité, d’enfance. De la terreur d’être traqué.
Ils partageaient également quelques silences.
Lorsqu’il disparaît en janvier 2018, la jeune femme ne peut se résoudre à perdre cette voix dont l’écho résonne si puissamment en elle. Après un temps de sidération, elle cherche à la retrouver, par tous les moyens. Sa quête la conduira jusqu’en Ukraine, à Czernowitz, la ville natale de l’écrivain. Il pourra alors prendre sa place, dans le faisceau des vivants.
Aharon Appelfeld était l’un des grands écrivains de notre temps.
Valérie Zenatti a traduit la plupart de ses livres, d’ Histoire d’une vie (prix Médicis étranger 2004) jusqu’à Des jours d’une stupéfiante clarté, son dernier roman paru en France.
Scénariste et écrivain, elle est l’auteure de livres destinés à la jeunesse (Une bouteille dans la mer de Gaza) et de plusieurs romans dont Jacob, Jacob (L’Olivier, 2014), couronné par le prix du Livre Inter et traduit dans quinze langues.

Combien ce livre a fait battre mon cœur: ❤️❤️❤️❤️❤️
Commentaire spontané: Ligne après ligne, de manière furtive et néanmoins profonde, j'ai eu l'impression de toucher aux fondements même de l'humanité et en en cela, c'est l'un des plus beaux textes qu'il m'ait été donné de lire ces dernières années.

dimanche 6 janvier 2019

Le discours

Le discours, Fabrice Caro, Gallimard, collection Sygne, 208 pages

Ce qu'en dit l'éditeur:

«Tu sais, ça ferait très plaisir à ta sœur si tu faisais un petit discours le jour de la cérémonie.» C’est le début d’un dîner de famille pendant lequel Adrien, la quarantaine déprimée, attend désespérément une réponse au message qu’il vient d’envoyer à son ex. Entre le gratin dauphinois et les amorces de discours, toutes plus absurdes les unes que les autres, se dessine un itinéraire sentimental touchant et désabusé, digne des meilleures comédies romantiques. 
Un récit savamment construit où le rire le dispute à l’émotion.

Combien ce livre a fait battre mon cœur: ❤️❤️❤️❤️
Commentaire spontané: Quand l'intelligence du texte fait rire à gorge déployée...

mercredi 2 janvier 2019

Les mille et une nuits de Krushnik

Les mille et une nuits de Krushnik, Sholem-Aleikhem, L"antilope, 160 pages

Présentation de l'éditeur:

Dans ces mille et une nuits, le palais est un bateau d’émigrants fuyant vers l’Amérique. Shéhérazade, c’est Yankl, le narrateur, qui confie ses déboires : sa Krushnik natale n’a cessé de passer de l’occupation russe à l’occupation allemande. De quoi rendre fous les habitants juifs, véritables dindons de la farce.
Faire rire de la guerre – la Première Guerre mondiale – Sholem-Aleikhem s’y emploie avec brio.
Un récit écrit en 1915, l’un des derniers de l’auteur.

Extrait

« Donc, comme je vous l’ai promis, monsieur Sholem-Aleikhem, je vais commencer par mon fils aîné, mon Yehiel, que les Ruskoffs ont pris à la guerre et mis à tirer au même titre que les moujiks.
[…] Tu parles d’une science, tirer ! On attrape le machin, on appuie un coup, et ça tire ! Mais là n’est pas la question. Allez-y, fusillez-vous, pendez-vous, noyez-vous, et laissez mon Yehiel tranquille, pourquoi doit-il tirer avec vous ? »

Combien ce livre a fait battre mon cœur: ❤️❤️❤️❤️
Commentaire spontané: Grande joie de commencer mon année plongée dans ce classique de la littérature yiddish qui nous parle d'une époque où la Pologne était loin d'être souveraine et où le peuple juif, qui n'avait alors pas de patrie, servait de fusible commode dans bien des conflits.