samedi 25 août 2018

Villa avec piscine

Villa avec piscine, Herman Koch, 432 pages, 10-18

Ce qu'en dit l'éditeur:

Dans une banlieue chic d'Amsterdam, de nos jours. Marié et père de deux filles, le docteur Marc Schlosser, généraliste, est apprécié de sa clientèle pour ses qualités d'écoute et ses diagnostics éclairés. En réalité, Marc est capable d'établir un diagnostic dans les 30 premières secondes mais met un point d'honneur à accorder 20 mn à chaque patient, essentiellement pour le rassurer, lui dresser une ordonnance bien remplie et éviter à tout prix de l'envoyer chez un spécialiste. De ses patients, Marc se contrefout. Tout comme il est peu inquiet quand il apprend sa convocation devant le Conseil de l'ordre pour une erreur médicale : tous les membres se connaissent, que risque-t-il ? Un rappel à l'ordre, au pire une courte suspension ? Mais les choses se corsent lorsque la veuve du patient, un acteur célèbre, l'accuse publiquement de meurtre. Pour elle, c'est sûr, la mort de Ralph, son mari, est suspecte. Car Ralph est tombé malade juste après des vacances communes, dans une villa louée par le couple star.
Qui dit vrai ? Marc a-t-il raté un symptôme ? Ou pire, a-t-il « aidé » la maladie de Ralph ? Que s'est-il passé cet été, dans cette villa avec piscine ?
 
Herman Koch est né en 1953. Très connu en Hollande pour ses émissions de télé satiristes et pour ses chroniques dans des journaux réputés, il est également un auteur renommé avec ses romans, tous marqués d'une ironie grinçante. La consécration lui vient avec Le Dîner, élu livre de l'année aux Pays-Bas où il connut un succès phénoménal et qui fut traduit par les maisons les plus prestigieuses dans une vingtaine de langues. Villa avec piscine est son deuxième roman.

Ma cote d'amour: ***** Bibliothèque idéale
Commentaire spontané:  Éblouie par l'intimité qui se crée d'emblée avec le narrateur et la virtuosité avec laquelle l'auteur tricote et détricote l'histoire.

jeudi 9 août 2018

Bois sauvage

Bois sauvage, Jesmyn Ward, 312 pages, 10/18

Ce qu'en dit l'éditeur:

Bois Sauvage, Mississippi, 2005. Esch a quatorze ans, un père désabusé et une fratrie bancale : Randall qui rêve d’échappée, Skeet et son pitbull, Junior, en mal de tendresse. Grandie trop vite sur une terre oubliée, enceinte, elle l’ignore mais dans dix jours, une tornade va frapper la Louisiane. C'est Katrina, la mère de tous les ouragans, qui telle Médée est venue semer la désolation… 
Ode sublime à l'amour, à la nature et à la rédemption, Bois sauvage est un roman envoûtant, aux accents faulknériens, porté par un lyrisme sensuel et une grâce insensée. 

Ma cote d'amour: ***** Abandon
Commentaire spontané: Je suis passée à côté des 100 premières pages. Le style d'écriture assez brut de décoffrage ne me convient décidément pas.

La modification

La modification, Michel Butor, 320 pages, éditions de Minuit

Ce qu'en dit l'éditeur:

Dès la première phrase, vous entrez dans le livre, ce livre que vous écrivez en le lisant et que vous finirez par ramasser sur la banquette du train qui vous a conduit de Paris à Rome, non sans de multiples arrêts et détours. 

Le troisième roman de Michel Butor, paru en 1957, la même année que La Jalousie d'Alain Robbe-Grillet, Le Vent de Claude Simon et Tropismes de Nathalie Sarraute, reçut d'emblée un excellent accueil de la critique. Couronné par le prix Renaudot, traduit dans vingt langues, c'est encore aujourd'hui le plus lu des ouvrages du Nouveau Roman.

« J'étais fasciné par les villes. Je le suis toujours, mais j'ai pris un recul différent. Pour mieux voir et réfléchir, j’avais besoin de parler d’une ville depuis une autre. Ainsi j’ai écrit Passage de Milan, étude sur Paris, quand j’étais en Angleterre. L’Emploi du temps, qui se déroule en Angleterre, a été écrit à Paris et en Grèce. Dans ce livre, la ville était devenue le personnage principal. J’avais envie, peut-être en souvenir du roman de Dickens A tale of two cities, de faire un ouvrage avec deux villes. Il leur fallait une liaison organique, historique. Mes premiers voyages à Rome m’ont révélé le rôle de modèle que cette ville avait joué, continuait à jouer pour la mienne. Peu à peu, à cause sans doute du fait que mon père travaillait dans l’administration d’abord des chemins de fer du Nord, puis de la SNCF et que nous avions des facilités pour utiliser le train, c’est ce moyen de transport que j’ai utilisé pour relier les deux villes. Déjà dans L’Emploi du temps j’avais été frappé par la présence de villes les unes à l’intérieur des autres. Ici j’avais un exemple particulièrement frappant. J’ai fait plusieurs voyages à Rome pour approfondir la question. J’hésitais entre deux formes de récit : la première ou la troisième personne, jusqu’au jour où je me suis dit que la seconde existait aussi, et que d’ailleurs je n’étais pas le premier à l’employer, que c’était la forme par excellence aussi bien de la pédagogie que du réquisitoire. J’ai terminé l’écriture de ce livre à Genève où j’étais professeur à l’École internationale. Je préparais les élèves au baccalauréat français et à la maturité suisse. J’enseignais non seulement le français et la philosophie, ce pour quoi j’étais préparé, mais aussi l’histoire et la géographie, ce qui était beaucoup plus difficile. J’avais besoin de bien travailler les manuels avant d’en exposer le contenu, ce qui m’a été très utile pour l’écriture de Degrés et de tout ce qui est venu par la suite. »
Michel Butor, décembre 2005.

Ma cote d'amour: ***** J'aime
Commentaire spontané:  Moins emballée par La Modification que par L'emploi du temps, sans doute à cause d'une moindre identification à l'ensemble de la situation malgré l'emploi du "vous".

jeudi 2 août 2018

L'étoile russe

L'étoile russe, Anne-Marie Revol, éditions JC Lattès, 320 pages

Ce qu'en dit l'éditeur:

C’est l’histoire d’un fils de paysans, doté d’un simple diplôme de fondeur et d’une volonté farouche, devenu le premier cosmonaute de l’humanité. C’est l’histoire d’un modeste garçon de 21 ans, qui grandit en pleine Guerre froide, et se trouve enrôlé par hasard dans un programme de sélection d’où il sort vainqueur parmi plus de 3  000 hommes. C’est l’histoire du premier homme qui a fait le tour de la terre, en capsule spatiale, le 12 avril 1961  : 108 minutes pour l’Histoire et pour la gloire.
C’est le roman de Youri  : vainqueur de l’espace mais vaincu par la dictature. Pour éviter de faire courir le moindre risque à ce symbole vivant de la suprématie soviétique, ses supérieurs le clouent au sol. L’homme qui rêvait de marcher sur la Lune a fini sa route dans une bouteille d’alcool… remplaçant la conquête de l’espace par des conquêtes féminines sans lendemain. Et la seule fois où, enfin, il s’élèvera de nouveau dans les airs, ce sera pour prendre les commandes d’un avion et s’écraser en pleine forêt.
Mais les héros ne meurent pas.
À travers les récits d’une dizaine de personnages, réels ou fictifs, Le singulier destin de l’homme qui suivit le chemin des étoiles retrace cette destinée hors norme.

Ma cote d'amour: ***** J'aime
Commentaire spontané: Un angle qui au départ me semblait intéressant, mais qui finalement m'a perdue: où est le le réel, où est le fictif?

dimanche 29 juillet 2018

Une place à table

Une place à table, Joshua Halberstam, éditions de l'Antilope, 384 pages

Ce qu'en dit l'éditeur:

Présentation du roman

Fils d’un prestigieux rabbi hassidique de New York, Elisha est attiré par le savoir universel. Il s’inscrit à l’université où il fait la connaissance de Katrina, une étudiante non juive. Bientôt amoureux de la jeune fille, il est en proie à un terrible dilemme : poursuivre le message porté par la mystique et la philosophie hassidiques, ou bien suivre la voie de l’université et faire sa vie avec Katrina…

Extrait du roman

« Ils avaient déjà pris place pour le Seder de la Pâque quand on sonna à la porte. Qui pouvait bien actionner la sonnette et violer les lois de ce jour de fête ? À cette heure-ci, certainement pas le facteur, et il était trop tard pour un vendeur d’encyclopédies. Cela n’étonna personne qu’Elisha se lève pour aller ouvrir la porte.
Qui d’autre osait introduire dans son foyer sa vie extérieure, en cette soirée de Pessah ?
« Katrina ! »
Comme il le craignait, sa vie extérieure se tenait devant lui. »

Ma cote d'amour: ***** Enthousiaste
Commentaire spontané: Une plongée indiscrète dans l'univers des juifs ultra-orthodoxes. Émaillé de nombreux contes, anecdotes et citations de la tradition hassidique, ce livre m'a touchée et permis une profonde réflexion personnelle.

vendredi 27 juillet 2018

La théorie des cordes

La théorie des cordes, José Carlos Somoza, Babel, 608 pages

Ce qu'en dit l'éditeur:

Isolée sur un atoll de l’océan Indien, la fine fleur de la physique mondiale oeuvre à un ambitieux projet fondé sur la théorie des cordes, qui permettrait d’ouvrir le temps. S’ils parviennent avec ravissement à contempler le passé de l’humanité, les scientifiques perçoivent rapidement que ce programme, financé par de mystérieux fonds privés, pourrait connaître des applications moins angéliques. Un drame conduit à la suspension immédiate des recherches, dispersant aux quatre vents les apprentis sorciers.
Dix ans plus tard, Elisa Robledo, brillante physicienne d’une université de Madrid, se sent en danger de mort. Avec ses anciens acolytes, elle retourne aux origines de la tragédie, sur cet îlot où ils avaient profané le temps.
Intensité, profondeur, puissance narrative : José Carlos Somoza porte les énigmes de la physique au coeur d’un roman dont l’efficacité fait frémir.
Né à La Havane en 1959, José Carlos Somoza vit à Madrid. Chez Actes Sud, il a également publié La Caverne des idées (2002 ; Babel n° 604) – un roman dont la traduction anglaise a obtenu le Dagger Gold Prize –, Clara et la Pénombre (2003 ; Babel n° 669), La Dame n° 13 (2005 ; Babel n° 793) et Daphné disparue (2008).

Ma cote d'amour: ***** Bibliothèque idéale
Commentaire spontané: Page turner! (Mais où sont passées ces 608 pages?)

lundi 23 juillet 2018

L'embaumeur ou l'odieuse confession de Victor Renard

L'embaumeur ou l'odieuse confession de Victor Renard, Isabelle Duquesnoy, 528 pages, éditions de la Martinière

Ce qu'en dit l'éditeur:

« Pute borgnesse ! »
Victor Renard n’eut jamais de chance avec les femmes. À commencer par sa mère, l’épouvantable Pâqueline, qui lui reprochait d’être venu au monde en étranglant son frère jumeau de son cordon ombilical. Puis ce fut Angélique, la prostituée, qui se moquait des déclarations enflammées de Victor et de sa difformité, comme de sa « demi-molle ».
Victor échappe pourtant à sa condition misérable : il devient embaumeur. Avec les cadavres, au moins, le voilà reconnu. Et en ces temps troublés, quelle meilleure situation ? Les morts, après la Révolution, ne manquent pas dans Paris…
Mais le sort le rattrape et l’épingle, comme le papillon sur l’étaloir. Face à ses juges et à la menace de la guillotine, Victor révèle tout : ses penchants amoureux, les pratiques millénaires de la médecine des morts, le commerce des organes et les secrets de sa fortune.
Où l’on découvrira que certains tableaux de nos musées sont peints avec le sang des rois de France…
Auteur d’ouvrages historiques, Isabelle Duquesnoy a consacré dix ans de sa vie à ce roman, sans se soucier de savoir s’il serait publié. Elle a fait de cette obsession son chef-d’oeuvre.
Ma cote d'amour: ***** Enthousiaste
Commentaire spontané: J'ai appris, je me suis amusée, j'ai frémi! Quels bons moments!