samedi 14 mars 2020

Celle que je suis

Anne Loyer, 304 pages, Slalom

Présentation de l'éditeur:

En Inde, quand on naît fille, on ne part pas avec les mêmes chances qu'un garçon.
Anoki, jeune fille de 16 ans, rejette la voie toute tracée que lui dictent les traditions. Afin de choisir sa propre voie, elle va devoir s'opposer à ses parents. En chemin, elle trouvera l'amour, et le soutien de son entourage, pour grandir et s'épanouir pleinement.
Anoki est une jeune fille indienne de 16 ans, brillante et bien décidée à poursuivre ses études à l'université. Alors que jusqu'à présent ses parents l'ont toujours encouragée à bien travailler à l'école, elle va se rendre compte que ce qui est vrai pour ses frères - étudier pour décrocher un bon poste - ne l'est pas pour elle. Bien étudier doit avant tout lui permettre d'obtenir un bon mari.
Cette révélation va provoquer un tsunami, en elle et au sein de sa famille. Sa prise de conscience et son désir d'émancipation, contrés par le poids des traditions patriarcales et l'amour qu'elle porte à ses parents, vont l'obliger à choisir son futur. Une décision difficile, douloureuse, portée par une détermination grandissante, son amour pour un jeune homme qu'elle a elle-même choisi, et l'aide de son frère, étudiant à l'étranger.
Combien ce livre a fait battre mon cœur: ❤️❤️❤️❤️
Commentaire spontané: J'avoue, j'en ai plus qu'assez des excès féministes hors contexte qui irriguent la toile actuellement (qu'on soit bien d'accord: les excès machistes m'exaspèrent tout autant, hein! Les questions de curseur et de contexte sont primordiales dans ce débat), aussi ai-je commencé ce livre en me demandant s'il ne tomberait pas dans la facilité manichéenne ambiante. J'ai retenu mon souffle, car le sujet développé par l'auteure est ultra-sensible. Difficile de se dépatouiller d'un thème tel que les mariages arrangés avec ce que cela implique, la soumission de la femme à son mari, une tradition séculaire en Inde,  en 300 pages. Vers le milieu du livre, j'ai respiré: le talent d'Anne Loyer est d'exposer clairement le contexte et de remettre les choses en perspective en n'oubliant aucun point de vue. A la fin, on voit parfaitement que les hommes sont autant prisonniers du système que les femmes. On comprend aussi les anciennes générations qui ont elles-mêmes été sacrifiées, et combien il est difficile pour elles d'adopter un nouveau modèle social. Ouf! Les écueils sont brillamment évités. Cet ouvrage mérite trois fois plus de bravos! Je soulignerai pour finir la terrible montée en puissance du texte. On ne peut qu'être happée par le sort de la jeune Anoki...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire