samedi 29 février 2020

Cadavre exquis

Agustina Bazterrica, Flammarion, 304 pages

Présentation de l'éditeur:

Un virus a fait disparaître la quasi-totalité des animaux de la surface de la Terre. Pour pallier la pénurie de viande, des scientifiques ont créé une nouvelle race, à partir de génomes humains, qui servira de bétail pour la consommation. Ce roman est l’histoire d’un homme qui travaille dans un abattoir et ressent un beau jour un trouble pour une femelle de « première génération » reçue en cadeau. Il est irrésistiblement attiré par elle, même si tout contact inapproprié avec ce qui est considéré comme un animal d’élevage est passible de la peine de mort. À l’insu de tous, il va peu à peu la traiter comme un être humain.
Le tour de force d’Agustina Bazterrica est de nous faire accepter ce postulat de départ sans difficulté. Elle y parvient en nous précipitant dans un suspense insoutenable, tout en bouleversant notre conception des relations humaines et animales. Cadavre exquis est un roman tout à la fois réaliste et allégorique, d’une brûlante actualité.

Traduit de l’espagnol (Argentine) par Margot Nguyen Béraud.
Combien ce livre a fait battre mon cœur: ❤️❤️❤️❤️
Commentaire spontané: Un livre glaçant et très bien mené. L'histoire est absolument sidérante. Il m'a juste manqué le côté littéraire sur la fin pour m'amener aux 5 cœurs. (J'ai en effet trouvé que le style des derniers chapitres devenait de plus en plus simple - l'adjectif "dépouillé" conviendrait bien à l'histoire. Il aurait fallu à ce moment-là qu'il soit davantage percutant.) Mais bon sang, comme l'ensemble est bien vu! De nombreux thèmes sont abordés (la place des animaux, la famille, la prise en charge des personnes âgées, la manipulation génétique, la soumission aveugle aux lois, l'endoctrinement des masses, le fanatisme religieux, etc.) J'encourage largement à découvrir ce livre qui fait réfléchir à l'avenir de l'humanité.

mardi 25 février 2020

Taqawan

Eric Plamondon, Le Livre de Poche, 224 pages

Présentation de l'éditeur:

« Ici, on a tous du sang indien et quand ce n’est pas dans les veines, c’est sur les mains. » 11 juin 1981. Trois cents policiers de la sûreté du Québec débarquent sur la réserve de Restigouche pour s’emparer des filets des Indiens mig’maq. Émeutes, répression et crise d’ampleur : le pays découvre son angle mort.
Une adolescente en révolte disparaît, un agent de la faune démissionne, un vieil Indien sort du bois et une jeune enseignante française découvre l’immensité d’un territoire et toutes ses contradictions. Comme le saumon devenu taqawan remonte la rivière vers son origine, il faut aller à la source… Histoire de luttes et de pêche, d’amour tout autant que de meurtres et de rêves brisés, Taqawan se nourrit de légendes comme de réalités, du passé et du présent, celui notamment d’un peuple millénaire bafoué dans ses droits.
Prix France-Québec 2018.


Combien ce livre a fait battre mon cœur: ❤️❤️❤️❤️
Commentaire spontané: Encore un livre avec des saumons qui fait montrer ma pression artérielle !(Précédemment dans ce blog: https://livreveriefr.blogspot.com/2018/12/indian-creek.html.) C'est  bien simple, je n'ai pas pu le lâcher.
L'auteur pose la situation des Indiens parqués dans les réserves Québécoises avec forces références à l'histoire. Puis il nous fait vivre un drame issu de l'enlisement - souvent politique - de la situation. Un drame parmi tant d'autres, comprend-on, un drame apparemment banal, donc… Ca fait froid dans le dos.

lundi 24 février 2020

Le petit-fils

Nickolas Butler, Stock, 350 pages

Présentation de l'éditeur:

Après trente ans à travailler dans un petit commerce, Lyle vit désormais au rythme des saisons avec sa femme Peg, dans leur ferme du Wisconsin. Il passe ses journées au verger où il savoure la beauté de la nature environnante. Leur fille adoptive, Shiloh, et leur petit-fils bien aimé, Isaac, se sont récemment installés chez eux, pour leur plus grande joie.

Une seule ombre au tableau : depuis qu’elle a rejoint les rangs des fidèles de Coulee Lands, Shiloh fait preuve d’une ferveur religieuse inquiétante. Cette église, qui s’apparente à une secte, exige la foi de la maison entière et Lyle, en proie au scepticisme, se refuse à embrasser cette religion. Lorsque le prédicateur de Coulee Lands déclare qu’Isaac a le pouvoir de guérison, menaçant par là-même la vie de l’enfant, Lyle se trouve confronté à un choix qui risque de déchirer sa famille.

Interrogeant les liens filiaux, la foi et la responsabilité, Le Petit-fils dépeint avec justesse, tendresse et amour le combat d’un couple de grands-parents prêts à tout pour leur petit-fils.

Combien ce livre a fait battre mon cœur: ❤️❤️❤️
Commentaire spontané: Un livre trop axé sur la religion à mon goût, et dans ce sens, trop "américain". Car en dehors de la dénonciation des sectes qui mettent en péril la santé des enfants, l'auteur nous brosse le portrait d'une famille cernée par l'église, par Dieu, par la croyance - ou l'incroyance. (L'ami d'enfance du grand-père est pasteur. Le grand-père se rend lui-même à l'église tous les dimanches…) La démarcation entre la secte et l'église officielle ne m'a pas vraiment convaincue, or je pense que l'auteur voulait en faire la démonstration. Bref, ça se lit bien, mais je n'y ai pas retrouvé l'ambiance de Retour à Little Wing, hélas.

mardi 18 février 2020

The girl on the train

Paula Hawkins, Doubleday, 420 pages

Présentation de l'éditeur:

Rachel catches the same commuter train every morning. She knows it will wait at the same signal each time, overlooking a row of back gardens. She’s even started to feel like she knows the people who live in one of the houses. ‘Jess and Jason’, she calls them. Their life – as she sees it – is perfect. If only Rachel could be that happy.

And then she sees something shocking. It’s only a minute until the train moves on, but it’s enough.

Now everything’s changed. Now Rachel has a chance to become a part of the lives she’s only watched from afar.

Now they’ll see; she’s much more than just the girl on the train…

Combien ce livre a fait battre mon cœur: ❤️❤️❤️❤️
Commentaire spontané: L'auteure nous balade au propre comme au figuré. On prend beaucoup le train dans ce livre pour aboutir souvent à de fausses pistes. Un polar efficace, donc.
A noter que vous n'avez pas besoin d'un niveau phénoménal en anglais pour lire ce livre en VO. Je ne sais pas ce que ça donne en français, mais en anglais, aucun vocabulaire appartenant à un domaine d'expertise particulier ne vous fera rater un morceau de l'intrigue.