lundi 31 décembre 2018

La violence en embuscade

La violence en embuscade, Dror Mishani, Points, 384 pages

Ce qu'en dit l'éditeur:

Hanté par ses erreurs passées, le commandant Avraham doit démêler une étrange affaire. Une bombe factice a été retrouvée près d'une crèche de Holon, dans la banlieue de Tel-Aviv. Les suspects ne manquent pas : exécrable, la directrice a été accusée par des parents de maltraitance envers leurs enfants. Haïm, entre autres, qui élève seul ses deux fils et a un comportement si bizarre. Avraham pourra-t-il faire de nouveau confiance à son intuition ? « Un ton original pour du suspense garanti. » Laure Adler, « Hors-Champs » - France Culture Par le lauréat du Prix du Meilleur Polar 2015 Traduit de l'hébreu par Laurence Sendrowicz
Universitaire spécialisé dans l'histoire du roman policier et fin connaisseur de la littérature française du XIXe siècle, Dror Mishani, incarne le renouveau du polar israélien. Il vit à Tel-Aviv.

Ma cote d'amour: ***** Enthousiaste
Commentaire spontané: Impossible de le lâcher!

Indian Creek

Indian Creek, Pete Fromm, Gallmeister, 256 pages

Ce qu'en dit l'éditeur:
Le garde commença à parler de bois à brûler. Je hochais la tête sans arrêt, comme si j'avais abattu des forêts entières avant de le rencontrer.
— Il te faudra sans doute sept cordes de bois, m'expliqua-t-il. Fais attention à ça. Tu dois t'en constituer toute une réserve avant que la neige n'immobilise ton camion.
Je ne voulais pas poser cette question, mais comme cela semblait important, je me lançai :
— Heu... C'est quoi, une corde de bois ? 
Ainsi débute le long hiver que Pete Fromm s'apprête à vivre seul au cœur des montagnes Rocheuses, et dont il nous livre ici un témoignage drôle et sincère, véritable hymne aux grands espaces sauvages.


Ma cote d'amour: ***** Bibliothèque idéale
Commentaire spontané: Quelle claque! Cette année de lecture finit en beauté.

dimanche 23 décembre 2018

Siegfried, une idylle noire

Siegfried, une idylle noire, Harry Mulisch, Folio, 288 pages

Ce qu'en dit l'éditeur:

Comment appréhender Hitler ? La fiction seule peut-elle nous aider à comprendre cette énigme du mal absolu, comme l'affirme le grand romancier Rudolf Herter lors d'une interview à la télévision autrichienne ? Quand Julia et Ullrich Falk le contactent, après avoir entendu ses propos, et lui révèlent qu'ils ont élevé le fils du Führer et d'Eva Braun, ses convictions vacillent. Car les Falk ont été domestiques au Berghof, le refuge bavarois de Hitler, et lui font le récit non seulement de la vie quotidienne dans l'entourage de Hitler, mais surtout des circonstances dans lesquelles ils se sont attachés au petit Siegfried, jusqu'à ce qu'un ordre venu de Berlin leur demande l'inimaginable. Ce lourd secret qu'ils ont gardé toute leur vie, ils le confient maintenant à Herter. Complètement abasourdi, entre fiction et réalité, ce dernier cherche une réponse...
Siegfried est un roman audacieux, haletant et romanesque, tout en portant la marque de cette interrogation philosophique sur l'Histoire et les origines du mal qui traverse toute l'œuvre de Mulisch. L'originalité du propos appuyée sur une érudition peu commune et un talent de conteur exceptionnel, tout cela fait de Siegfried un vrai coup de maître.

Ma cote d'amour: ***** Enthousiaste
Commentaire spontané: Complètement emportée par l'histoire.

Idaho Winter

Idaho Winter, Tony Burgess, Les Allusifs, 152 pages

Ce qu'en dit l'éditeur:

Avec Idaho Winter, Tony Burgess, l’une des voix les plus singulières de la littérature canadienne contemporaine, repousse encore une fois les limites et n’accorde au lecteur aucune tranquillité d’esprit. Ce livre est en réalité un court roman sur un court roman qui a vite fait de dérailler lorsque son protagoniste décide de renverser le tyran (l’auteur) qui n’a eu de cesse de le tourmenter. Sans raison apparente, le « pauvre et pathétique Idaho Winter » est haï par l’ensemble de la petite communauté semi-rurale dans laquelle il vit : son père l’oblige à se nourrir d’animaux morts grouillants de vers pour déjeuner, on lui intime de traverser la rue quand les voitures roulent à tombeau ouvert, et les élèves et les enseignants de son école se liguent contre pour lui faire cruellement payer son existence. Un espoir pointe à l’horizon lorsqu’il fait la rencontre de Madison, qui compatit à ses malheurs et lui apporte un certain réconfort. Mais la jeune fille est la proie des chiens lâchés aux trousses d’Idaho. À ce point du récit, tout bascule. Le souffre-douleur découvre que ses tourments résultent de l’imagination cruelle d’un auteur. Fort de ce savoir, Idaho parvient à enfermer l’écrivain dans un placard et à s’enfuir, assuré qu’il peut désormais, grâce à sa propre imagination, faire prendre à son destin une tout autre direction. Lorsque l’auteur réussit finalement à se libérer, il constate l’ampleur des dégâts occasionnés au roman par Idaho et se met en quête d’une solution pour remettre le récit sur les rails.


Ma cote d'amour: **** J'aime
Commentaire spontané: Des réflexions très atypiques - et plutôt perturbantes quand on est soi-même auteur! - sur la responsabilité de l'écrivain vis-à-vis de ses personnages. Un livre qu'on ne lâche pas, bien que la fin m'ait paru difficile à suivre. Oui, j'avoue, il a fallu que je m'accroche dans les toutes dernières pages, ce que j'ai fait: le début m'avait tellement éblouie.

mercredi 19 décembre 2018

Trois fois la fin du monde

Trois fois la fin du monde, Sophie Divry, Noir sur Blanc, 240 pages

Ce qu'en dit l'éditeur:

Après un braquage avec son frère qui se termine mal, Joseph Kamal est jeté en prison. Gardes et détenus rivalisent de brutalité, le jeune homme doit courber la tête et s’adapter. Il voudrait que ce cauchemar s’arrête. Une explosion nucléaire lui permet d’échapper à cet enfer. Joseph se cache dans la zone interdite. Poussé par un désir de solitude absolue, il s’installe dans une ferme désertée. Là, le temps s’arrête, il se construit une nouvelle vie avec un mouton et un chat, au cœur d’une nature qui le fascine.

Trois fois la fin du monde est une expérience de pensée, une ode envoûtante à la nature, l’histoire revisitée d’un Robinson Crusoé plongé jusqu’à la folie dans son îlot mental. Une force poétique remarquable, une tension permanente et une justesse psychologique saisissante rendent ce roman crépusculaire impressionnant de maîtrise.

« Au bout d’un temps infini, le greffier dit que c’est bon, tout est en règle, que la fouille est terminée. Il ôte ses gants et les jette avec répugnance dans une corbeille. Je peux enfin cacher ma nudité. Mais je ne rhabille plus le même homme qu’une heure auparavant. »

Ma cote d'amour: **** J'aime
Commentaire spontané: Habituellement, je n'aime pas trop le style "parlé relâché" qui court tout le long d'un texte (même quand ça sert efficacement l'histoire), mais là j'avoue que j'ai passé outre. C'est fort.

lundi 17 décembre 2018

Histoire d'une vie

Histoire d'une vie, Aharon Appelfeld, Points, 224 pages

Ce qu'en dit l'éditeur:

L'auteur nous livre des fragments qui sont autant de clefs pour la compréhension de son ouvre : souvenirs de sa petite enfance à Czernowitz, en Bucovine. Portraits de ses parents, des juifs assimilés, et de ses grands-parents. Scènes brèves, visions arrachées au cauchemar de l'extermination. Puis les années d'errance, l'arrivée en Palestine, et le début de ce qui soutiendra désormais son travail : le silence, la contemplation, l'invention d'une langue.
Né en 1932 en Bukovine, Aharon Appelfeld a été déporté en 1940 dans un camp de concentration, en Ukraine, d'où il s'est évadé quelques mois plus tard. Il est l'auteur d'une trentaine d'ouvrages qui lui ont valu une réputation internationale et le prix Nelly-Sachs en 2005. Ses romans Histoire d'une vie (prix Médicis étranger 2004), L'Amour, soudain, L'Immortel Bartfuss, Le Temps des prodiges et Tsili sont disponibles chez Points.

Ma cote d'amour: ***** Bibliothèque idéale
Commentaire spontané: Un livre qui m'accompagnera durablement, et qui m'a donné des clés pour avancer.

dimanche 16 décembre 2018

La dernière fois que j'ai rencontré Dieu

La dernière fois que j'ai rencontré Dieu, Franz-Olivier Giesbert, Gallimard, 192 pages

Ce qu'en dit l'éditeur:

Captifs

Captifs, Lenia Major, Samir, 165 pages

Ce qu'en dit l'éditeur:

UNE CAGOULE SUR LA TÊTE. LE COFFRE D'UNE VOITURE. NOIR, PEUR. NON ! C'est tout ce que j'ai eu le temps de ressentir quand mes doigts ont effleuré le chouchou que je voulais simplement ramasser. Je m'appelle Sean, j'ai 13 ans et j'ai le don de Souvenance, qui me donne la capacité de lire le passé des objets et des gens, rien qu'en les touchant : une véritable malédiction qui m'isole de tout et de tous. Mais à qui appartient ce chouchou qui m'a plongé dans un kidnapping ? Apparemment à Sylvia, 13 ans aussi et fille du futur patron de ma mère...

Ma cote d'amour: ***** Enthousiaste
Commentaire spontané: Une intrigue bien ficelée qui bénéficie d'une belle écriture. Addictif!

mercredi 12 décembre 2018

Le sourire de la guerre

Le sourire de la guerre, Sylvie Baussier, Oskar éditeur,  collection Court Métrage, 80 pages

Ce qu'en dit l'éditeur:

Présentation En 1920, Drebica, un petit village juif se retrouve du jour au lendemain coupé en deux : la Pologne s'est arrogé un côté de la rue, et la Russie, l'autre. Icek et Moshe sont désormais séparés de Lev, leur meilleur ami, par une frontière mortelle. Si on force ces jeunes gens à s'enrôler dans des armées ennemies, ils risquent de s'entretuer ! Pour éviter cette atrocité, Icek va faire en sorte d'être refusé comme soldat. Comment va-t-il faire ? L'amitié le pousse à faire un terrible sacrifice. Car non, la guerre ne pourra pas se rire de lui. Présentation de l'auteur Sylvie Baussier vit à Évreux. Après un DEA en Littérature multimédia, elle devient éditrice pour des encyclopédies générales sur papier et cd-rom. Aujourd'hui, elle se consacre pleinement au travail d'écriture pour les enfants. Sylvie Baussier écrit de nombreux documentaires historiques et particulièrement sur des sujets de société et d'histoire ancienne, ainsi que des essais pour adolescents sur des thèmes forts comme le handicap ou la mort. Elle a déjà signé chez Oskar Henry Dunant et La course au pôle Sud : Amundsen et Scott et a signé plusieurs titres avec Pascale Perrier.

Ma cote d'amour: ***** Enthousiaste
Commentaire spontané:  Voilà une guerre que je ne cesse de redécouvrir en ce moment! Personnages ultra touchants et grosse réflexion sur les aberrations de la guerre. A mettre entre toutes les mains.

dimanche 9 décembre 2018

La vie secrète des lutins aux grands chapeaux

La vie secrète des lutins aux grands chapeaux, Wojciech Widlak, illustrations par Pawel Pawlak, éditions Format, 42 pages

Ce qu'en l'éditeur:

Si tu en as marre d’être toujours pressé, si tu sens parfois que quelque chose t’échappe, si tu rêves de t’arrêter un instant, si tu doutes de l’amour, de l’amitié et de l’existence des lutins… alors ce livre est pour toi.
Dans cette histoire, l'univers du conte se confond avec le monde secret, intime, mais bien réel, de chacun d'entre nous. Les récits construits autour des lutins sont truffés d'allusions à la vraie vie, dévoilant nos comportements, nos traits de caractère, nos secrets.
Ce livre s'adresse à la fois aux petits, qui se laisseront emporter et séduire par ces histoires merveilleuses, et aux grands, aux adultes qui ne cessent de découvrir de nouvelles facettes de la vie, les plus joyeuses comme les plus nostalgiques.

Ma cote d'amour: ***** Bibliothèque idéale
Commentaire spontané: Une très belle découverte! Je suis retombée en enfance.

Les mots qui manquent

Les mots qui manquent, Anne Loyer, illustrations par Bobi+Bobi, A pas de loups, 64 pages

Ce qu'en dit l'éditeur:

Un roman pour parler des émotions qui nous traversent.
Le papa de Linette a un accident, sa mère désemparée et ne trouvant pas les mots pour lui expliquer, la confie à son oncle Jacquot dit le Bargeot. Cet oncle un peu spécial tente de lui redonner le sourire alors que l’ami de celui-ci débarque à l’improviste. Linette comprend alors qu’on lui cache des choses et décide qu’il est temps de mettre des mots sur ses émotions et sur la vie qui se déroule à côté d’elle…


Ma cote d'amour: ***** Enthousiaste
Commentaire spontané: Un texte très original porté par une écriture vivante et imagée, bravo!

Frère de passage

Frère de passage, Arnaud Tiercelin, illustrations par Aude Brisson; collection les Kapoches, Kilowatt, 48 pages, parution le 08 février 2019

Ce qu'en dit l'éditeur:

Son père n’est plus en mesure de s’occuper de lui et Nino doit partir vivre dans une famille d’accueil, chez Éric, Sylvie et leur fils Antoine. Mais ce dernier ne voit pas d’un bon œil l’arrivée d’un inconnu sur son territoire. De son côté, Nino, inquiet, fait des cauchemars. Face à cette situation imposée par les adultes, les deux garçons vont devoir s’apprivoiser. Un texte émouvant et drôle, qui happe le lecteur dès les premières lignes. Au-delà d’un thème sensible, la rencontre entre ces deux enfants illustre notre capacité à nous adapter et à partager au quotidien.

Ma cote d'amour: ***** Enthousiaste
Commentaire spontané: Un sujet pas facile à aborder, mais le défi est relevé avec brio grâce à la plume alerte d'Arnaud Tiercelin.

Les amours d'un fantôme en temps de guerre

Les amours d'un fantôme en temps de guerre, Nicolas de Crécy, Albin Michel, 216 pages

Ce qu'en dit l'éditeur:

** Prix Vendredi, prix national de littérature ado.**
Dans le monde des fantômes, une guerre impitoyable fait rage. Des spectres malfaisants, idéologues et criminels, ont pris le pouvoir.
Alors que la Résistance s'organise, un jeune fantôme, à la recherche de ses parents disparus, s'y enrôle avec espoir et conviction. Avant d'être impliqué dans une autre guerre, plus violente encore : celle des humains. Le hasard amène le jeune fantôme jusqu'à une maison étrange, où se cache une jeune fille. Il en tombe amoureux, voudrait lui déclarer sa flamme, alors que celle-ci ne se doute même pas de son existence.
Mais un soir elle disparaît...
Pour les jeunes lecteurs comme pour les adultes (à partir de 13 ans)

Ma cote d'amour: ***** bibliothèque idéale
Commentaire spontané: Un texte très fort mis en scène par des illustrations époustouflantes.

P'tits gangsters

P'tits gangsters, Anne Loyer, illustrations par Claire Gaudriot, A pas de loups, 52 pages

Ce qu'en dit l'éditeur:

Le meilleur ami de Dino s’appelle Jo, et son rêve, c’est
d’être un gangster. Pas un voleur minable, non, un
homme avec de la classe, un homme qui en impose.
Pour se préparer à leur futur de hors-la-loi, les deux
garçons se lancent des défis et s’amusent à frôler le
danger de plus en plus près… jusqu’à la collision.
Alors que le vacarme retombe, Dino parviendra-t-il à
mieux comprendre son ami ?
Un texte sensible qui parle en douceur de transmission
et d’héritages lourds à porter.

Ma cote d'amour: ***** Enthousiaste
Commentaire spontané: Encore une très belle histoire d'amitié inventée par Anne Loyer! Contexte et rebondissements inattendus, écriture sensible, écorchée à l'image de ses deux héros. Mention spéciale pour les illustrations, très réussies. Bravo pour ce bel ensemble!

samedi 8 décembre 2018

Monnaie de singe

Monnaie de singe, William Faulkner, GF Flammarion, 372 pages

Résumé:

Dans son premier roman, Monnaie de singe, paru aux Etats-Unis en 1926, William Faulkner règle son compte à la guerre : " Le Sexe et la Mort, porte d'entrée et porte de sortie du monde. Comme ils sont en nous inséparables ! Quand les instincts sexuels sont-ils plus aisément satisfaits qu'en temps de guerre, de famine, d'inondation, d'incendie ?
Pour Donald Mahon, jeune pilote de chasse pendant la guerre de 1914-1918, la bataille a été, comme pour Macbeth, gagnée et perdue.
Il est à la fois le héros et le soldat blessé à mort. Défiguré par une horrible blessure, victime du tir ennemi au-dessus d'Ypres, mais aussi d'une vision insoutenable, il perd progressivement la vue. Retrouver le souvenir de cette scène oubliée motivera la quête de Donald, le personnage immobile, paralysé dans son désir, autour duquel se tissent les passions.
La trame du récit mêle la guerre à l'amour et le passé retrouvé découvre d'autres combats inconscients, explore les causes de l'échec amoureux.
Ironique et implacable, l'écriture Faulknérienne mène l'enquête, aux lieux où forces du destin et forces du désir se déchaînent.

Ma cote d'amour: ***** Enthousiaste
Commentaire spontané: Heureuse d'avoir lu ce monument de la littérature américaine. Beaux et complexes portraits de femmes  - et d'hommes! - enchevêtrées dans une société confrontée à de nombreux effondrements des valeurs dus à la guerre.

La toute petite librairie

La toute petite librairie, Adeline Ruel, Gulf Stream éditeur, 157 pages, sortie le 14 février 2019

4ème de couverture:

Augustin n'aime pas lire. Alors quand la nouvelle maîtresse de CM2 demande à la classe d'inventer une histoire, le garçon est dépité. Mais qui est réellement cette madame Pandora? Une dangereuse sorcière? Un monstre dévoreur... d'enfants? Et que cherche-t-elle en essayant désespérément de pénétrer dans la toute petite librairie tenue par la mère d'Augustin? le garçon et ses amis vont être entraînés dans une aventure qui dépassera tout ce qu'ils pouvaient imaginer.

Ma cote d'amour: ***** Enthousiaste
Commentaire spontané: L'histoire va crescendo avec de beaux rebondissements jusqu'au final. Attention: page turner!

mardi 27 novembre 2018

Dix jours avant la fin du monde

Dix jours avant la fin du monde, Manon Fargetton, Gallimard, 464 pages

Argumentaire de l'éditeur:

Deux lignes d'explosions ravagent la Terre. Nul n'en connaît l'origine mais quand elles se rejoindront au large de notre côte atlantique, le monde sera détruit. Sur les routes encombrées de fugitifs qui tentent en vain d'échapper au cataclysme, six hommes et femmes sont réunis par le destin. Ensemble, ils ont dix jours à vivre avant la fin du monde...

Un compte à rebours implacable, une aventure initiatique qu'on ne lâche plus.

Et vous, que feriez-vous s'il ne restait que dix jours?

Ma cote d'amour: ***** J'aime
Commentaire spontané: Personnages attachants, mais la récurrence d'erreurs d'orthographe et de grammaire m'a empêchée d'être à fond dans le texte. Dommage.

mardi 20 novembre 2018

Les cerveaux cassés

Les cerveaux cassés, Olivier Costes, Fauves édition, 216 pages

Ce qu'en dit l'éditeur:

Inspiré de faits réels, ce récit satirique évoque l'histoire méconnue des traumatisés psychiques de la Grande Guerre.
France 1916. Dans un hôpital militaire, un médecin tyrannique soigne de mystérieux blessés. Des poilus qui ont perdu la tête au front, suspectés de jouer aux fous pour déserter le champ de bataille. « Rendre la chair aux canons », tel est l'objectif. La méthode ? Discutable... Une électrothérapie brutale plus proche de la torture que du traitement médical. Jusqu’à ce qu'un patient récalcitrant refuse de s'y soumettre...


Ma cote d'amour: **** J'aime
Commentaire spontané: Bienvenue chez les fous... de guerre où les soignants sont un modèle de folie! Ce qu'on apprend dans ce roman fort bien documenté paraît à peine croyable.

dimanche 18 novembre 2018

Forêt obscure

Forêt obscure, Nicole Krauss, éditions de l'Olivier, 288 pages

Ce qu'en dit l'éditeur:

Jules Epstein a disparu. Après avoir liquidé tous ses biens, ce millionnaire new-yorkais est retrouvé à Tel-Aviv, avant qu’on perde à nouveau sa trace dans le désert. L’homme étrange qu’il a rencontré, et qui l’a convié à une réunion des descendants du roi David, y serait-il pour quelque chose ?

À l’histoire d’Epstein répond celle de Nicole, une écrivaine américaine qui doit affronter le naufrage de son mariage. Elle entreprend un voyage à Tel-Aviv, avec un projet très précis : séjourner dans le Hilton où elle passait, enfant, la plupart de ses vacances. Elle a le pressentiment qu’elle y trouvera une forme de vérité qui pourrait bouleverser sa vie. Et remettre en cause, au passage, son sentiment même de la réalité.

Jusqu’au jour où un étrange professeur de littérature lui confie une mission d’un ordre un peu spécial…

Avec humour et une grande maîtrise romanesque, Nicole Krauss explore les thématiques de l’accomplissement de soi, des métamorphoses intimes, et nous convie à un voyage où la réalité n’est jamais certaine, et où le fantastique est toujours à l’affût. 

Ma cote d'amour: *** En demi-teinte
Commentaire spontané: Cet ouvrage ouvre de nombreuses pistes de réflexion pour qui a envie de se retourner sur sa vie. Pourtant, j'avoue m'être ennuyée, et à la fin, j'étais même un peu perdue.

Anaïs

Anaïs, Agnès Sodki, illustrations de Suzy Vergez, Kilowatt, collection Les Kapoches, 48 pages

Ce qu'en dit l'éditeur:

Aurélien a menti à ses camarades en se vantant d'avoir une amoureuse. Et maintenant, ils veulent tous la rencontrer !Comment avouer qu'il a inventé cette Anaïs ?Comment se sortir de cette situation délicate sans perdre la face ?Jusqu'au moment où il se souvient de la fille de la piscine, Anaïs justement. Il lui demande alors de faire semblant d'être son amoureuse. Finalement va naître une vraie histoire d'amour, mais celle là, on en parle pas au copains !

Ma cote d'amour: ***** Enthousiaste
Commentaire spontané: Voilà une histoire qui donne la pêche, foncez!

vendredi 2 novembre 2018

La disparition de Josef Mengele

La disparition de Josef Mengele, Olivier Guez, Le livre de poche, 256 pages

Ce qu'en dit l'éditeur:

1949 : Josef Mengele débarque à Buenos Aires. Caché sous divers pseudonymes, l'ancien médecin tortionnaire à Auschwitz croit pouvoir s'inventer une nouvelle vie. L'Argentine de Perón est bienveillante, le monde entier veut oublier les crimes nazis. Mais la traque reprend et il doit s'enfuir au Paraguay puis au Brésil. Son errance ne connaîtra plus de répit... jusqu'à sa mort mystérieuse sur une plage en 1979.
Comment le médecin SS a-t-il pu passer entre les mailles du filet trente années durant ?
Une plongée inouïe au cœur des ténèbres : voici l'odyssée dantesque de Josef Mengele en Amérique du Sud. Le roman-vrai de sa cavale après-guerre.
Un roman fantastiquement nouveau. Frédéric Beigbeder, Le Figaro magazine.
Fascinant. Christophe Ono-dit-Biot, Le Point.
Le lecteur est happé par cette cavale glaçante. Hubert Prolongeau, Marianne.
D’une écriture vive, aux confins du journalisme et de la littérature, Olivier Guez achève ce que la communauté internationale a échoué à faire : traquer Josef Mengele jusqu’à son dernier souffle. Ariane Singer, Transfuge.
Prix Renaudot 2017.

Ma cote d'amour: ***** Enthousiaste
Commentaire spontané: En dehors de l'aspect documentaire très impressionnant, ce que ce livre raconte sur les mentalités  des époques qui se sont succédé après guerre m'a donné le tournis.

lundi 29 octobre 2018

Orphelins 88

Orphelins 88, Sarah Cohen-Scali, 432 pages, Robert Laffont

Ce qu'en dit l'éditeur:

Munich, juillet 1945.
Un garçon erre parmi les décombres…

Qui est-il ? Quel âge a-t-il ? D'où vient-il ? Il n’en sait rien. Il a oublié jusqu’à son nom. Les Alliés le baptisent « Josh » et l’envoient dans un orphelinat où Ida, directrice dévouée, et Wally, jeune soldat noir américain en butte au racisme de ses supérieurs, vont l’aider à lever le voile de son amnésie.
Dans une Europe libérée mais toujours à feu et à sang, Josh et les nombreux autres orphelins de la guerre devront panser leurs blessures tout en empruntant le douloureux chemin des migrants.
Si ces adolescents sont des survivants, ils sont avant tout vivants, animés d’un espoir farouche et d’une intense rage de vivre.
Un roman saisissant qui éclaire un pan méconnu de l’après- Seconde Guerre mondiale et les drames liés au programme eugéniste des nazis, le Lebensborn.

Ma cote d'amour: ***** Bibliothèque idéale
Commentaire spontané: Un talent indéniable pour faire revivre un pan de l'histoire difficilement imaginable. A lire absolument!

dimanche 21 octobre 2018

L'arbre monde

L'arbre monde, Richard Powers, Cherche Midi, 550 pages

Ce qu'en dit l'éditeur:

Richard Powers embrasse un sujet aussi vaste que l’univers : celui de la nature et de nos liens avec elle.
Après des années passées seule dans la forêt à étudier les arbres, la botaniste Pat Westerford en revient avec une découverte sur ce qui est peut-être le premier et le dernier mystère du monde : la communication entre les arbres. Autour de Pat s’entrelacent les destins de neuf personnes qui peu à peu vont converger vers la Californie, où un séquoia est menacé de destruction.

Au fil d’un récit aux dimensions symphoniques, Richard Powers explore ici le drame écologique et notre égarement dans le monde virtuel. Son écriture généreuse nous rappelle que, hors la nature, notre culture n’est que « ruine de l’âme ».

« Si Powers était un auteur américain du 19e siècle, qui serait-il ? Il serait probablement Herman Melville, et il écrirait Moby Dick. » Margaret Atwood

Ma cote d'amour: **** J'aime
Commentaire spontané: Enfin une vibrante fresque écolo! Mais j'avoue que la fin m'a laissée sur ma faim...

Moins qu'hier (plus que demain)

Moins qu'hier (plus que demain), Fabcaro, Glénat BD, 64 pages

Ce qu'en dit l'éditeur:

Chroniques acides de la vie de couple.

Acceptez-vous d’être débordés par les tâches du quotidien ? D’aller déjeuner chez vos beaux-parents chaque premier dimanche du mois ? De mettre une liste sur le frigo pour savoir qui fait quoi dans la maison ? Et d’avoir des idées divergentes sur l’éducation de vos enfants ? Alors félicitations, vous voici unis par les liens d’un mariage précaire et conflictuel !

Auteur du désormais culte 'Zaï Zaï Zaï Zaï', Fabcaro nous offre dans ce nouvel ouvrage un portrait acide et décomplexé des relations de couple. Situations cocasses, moments absurdes, incompréhensions, quiproquos, confidences sur l’oreiller... une série de strips qui nous fait autant méditer sur la société que sur nous-même mais qui, surtout, n’oublie jamais de nous faire rire.

Ma cote d'amour: ***** Enthousiaste
Commentaire spontané: Bien vu!

dimanche 7 octobre 2018

Secrets

Secrets, Marcel Beyer, Métaillé, 280 pages

Ce qu'en dit l'éditeur:

Dans cette famille « silencieuse et dispersée » il manque pas mal de pièces. Carl, Nora, Paulina et leur cousin, le narrateur, n’ont jamais connu leurs grands-parents. Tandis que d’autres découvrent le passé dans les albums de famille, les quatre adolescents ne tombent que sur des photos découpées, des non-dits, des mensonges.
Ce qui est soigneusement tenu secret dans la famille, et que les parents ne veulent surtout pas connaître, c’est l’histoire du grand-père pendant le Troisième Reich, qui abandonne sa fiancée pour s’engager dans la légion Condor et bombarder Guernica. Qui est cette « vieille », avec qui il s’est remarié et qui fait tout pour effacer son passé ? Et qu’est donc devenue cette grand-mère soprano aux beaux yeux italiens ?
Sur les collines de la ville, où flottent de mystérieuses spores, le jeu innocent tourne à l’obsession et finit par éloigner le narrateur de ses cousins. Fiction et réalité se mélangent, peut-être qu’il vaudrait mieux tout oublier. Mais comment oublier ce qu’on ne connaît pas ?
« Un des meilleurs romanciers européens du moment. » New York Times

Ma cote d'amour: ***** Je n'accroche pas
Commentaire spontané: Tenue en haleine par le secret du vieux couple, la révélation m'a fait l'effet d'une douche froide. Avec les possibilités offertes au romancier par l'époque traitée, je n'ai pas adhéré du tout à cet épilogue.

lundi 1 octobre 2018

La mélodie

La mélodie, Jim Crace, 300 pages, Rivages

Ce qu'en dit l'éditeur:

Alfred Busi, dit Mr Al, est attaqué chez lui par une créature étrange. Les médias crient à l’invasion de bêtes féroces pendant qu’Alfred affirme que son assaillant est un enfant rendu fou par la faim. Alfred, chanteur reconnu qui vient de perdre son épouse, devient alors malgré lui la seule voix dissonante dans la petite ville d’Angleterre frappée depuis quelques temps par de mystérieuses agressions. Lui appelle à la compassion et à l’action collective, alors que les habitants du coin se calfeutrent et développent un discours réactionnaire de plus en plus haineux. D’un sujet de société – la pauvreté, le sort des migrants – Jim Crace a fait un roman-fable mélancolique qui est aussi une réflexion sur la place de l’artiste dans le monde.

Ma cote d'amour: **** J'aime
Commentaire spontané: L'humanité décrite dans ce livre n'est pas rose, mais tout de même surnagent des îlots bienveillants comme celui créé par Busi. C'est l'occasion d'essayer de savoir où nous nous situons dans cette gamme des possibles.

mardi 25 septembre 2018

Le Nord du monde

Le Nord du monde, Nathalie Yot, éditions La contre allée, 152 pages

Ce qu'en dit l'éditeur:

« Elle fuit. Elle fuit l’homme chien. Elle trotte comme un poulain pour qu’il ne la rattrape pas, aussi pour fabriquer la peinture des fresques du dedans. Elle voudrait la folie mais elle ne vient pas. Toucher le mur du fond, le Nord du Monde, se cramer dans la lumière, le jour, la nuit, effacer, crier et ne plus se reconnaître. Sur la route, il y a Monsieur Pierre, il y a la Flaish, il y a les habitants des parcs, il y a Andrée, il y a les Polonais, Elan, Vince et Piort, et aussi Rommetweit, les Allemands, les Denant. Il y a Isaac, neuf ans environ. Et il y a les limites. »Nathalie Yot, à propos de Le Nord du Monde

Ma cote d'amour: **** En demi-teinte
Commentaire spontané: Une écriture de l'urgence. Plusieurs passages chocs. Mais une fin à laquelle je n'accroche pas du tout.

jeudi 20 septembre 2018

J'ai couru vers le Nil

J'ai couru vers le Nil, Alla el Aswany, Actes Sud, 432 pages

Ce qu'en dit l'éditeur:

Le Caire, 2011. Alors que la mobilisation populaire est à son comble sur la place Tahrir, Asma et Mazen, qui se sont connus dans une réunion politique, vivent leurs premiers instants en amoureux au sein d’une foule immense. Il y a là Khaled et Dania, étudiants en médecine, occupés à soigner les blessés de la manifestation. Lui est le fi ls d’un simple chauffeur, elle est la fille du général Alouani, chef de la Sécurité d’État, qui a des yeux partout, notamment sur eux. Il y a là Achraf, grand bourgeois copte, acteur cantonné aux seconds rôles, dont l’amertume n’est dissipée que par ses moments de passion avec Akram, sa domestique. Achraf dont les fenêtres donnent sur la place Tahrir et qui, à la suite d’une rencontre inattendue avec Asma, a été gagné par la ferveur révolutionnaire. Un peu plus loin, il y a Issam, ancien communiste désabusé, victime de l’ambition de sa femme, Nourhane, présentatrice télé, prête à tout pour gravir les échelons et s’ériger en icône musulmane, qu’il s’agisse de mode ou de mœurs sexuelles.
Chacun incarne une facette de cette révolution qui marque un point de rupture, dans leur destinée et dans celle de leur pays. Espoir, désir, hypocrisie, répression, El Aswany assemble ici les pièces de l’histoire égyptienne récente, frappée au coin de la dictature, et convoque le souffle d’une révolution qui est aussi la sienne. À ce jour, ce roman est interdit de publication en Égypte.

Ma cote d'amour: ***** Bibliothèque idéale
Commentaire spontané: Puissant. A lire absolument!

mardi 11 septembre 2018

Hôtel Waldheim

Hôtel Waldheim, François Vallejo, Viviane Hamy, 304 pages

Ce qu'en dit l'éditeur:

En lice pour le Prix Goncourt 2018 

À l’entendre, j’étais très fort, à seize ans, pour tout effacer, et ça continue. Pourtant, à force de déblatérer sans réfléchir, j’ai commencé à lui prouver et à me prouver que je me suis fourré dans de drôles de situations. Si quelqu’un m’avait dit hier : tu t’es comporté comme le pire voyeur, pour surprendre un couple dans son lit, je ne l’aurais pas cru. C’est revenu tout seul, devant cette fille dans son fauteuil. Je sentais son souffle sur ma peau, incroyable ce qu’elle m’insuffle. Presque malgré moi, j’ai reconstitué la scène oubliée. Et d’autres. Elle va finir par me convaincre que je lui cache quelque chose. Que je me cache quelque chose ? Comme l’impression de rencontrer un inconnu qui s’appellerait Jeff Valdera. Et dans le genre inconnu, elle se pose là aussi, avec ses questions insistantes… 

Lors de ses séjours avec sa tante à Davos, à l’hôtel Waldheim, l’adolescent Jeff Valdera n’aurait-il été qu’un pion sur un échiquier où s’affrontaient l’Est et l’Ouest au temps de la guerre froide ? 

Inventer sa mémoire ou inventer sa vie ? C’est la question à laquelle tente de répondre François Vallejo avec Hôtel Waldheim, son roman le plus intime. Mais n’est-ce pas cette même quête qui traverse son œuvre depuis vingt ans, que ce soit dans Madame Angeloso (prix France Télévisions), Ouest (prix du Livre Inter) ou encore Un dangereux plaisir ? 

Ce livre a été sélectionné par France culture parmi les romans de la Rentrée littéraire 2018 : 
« Tous ceux qui aiment les romans à tiroirs, l’espionnage, l’univers de Thomas Mann, les montagnes là-haut des sanatoriums de Davos, les histoires de transfuges de la RDA… C’est un très bon livre. » Sandrine Treiner 


Ma cote d'amour: ***** J'aime
Commentaire spontané: Au départ, le narrateur ne semblait pas avoir de souvenirs très précis de l'hôtel Waldheim, et soudain, il se met à retracer tout au long de ces  300 pages ses rencontres dans cet établissement, dialogues à l'appui! Cet écart m'a gênée. En dehors de ça, très bon roman sur les souvenirs et le décalage entre souvenirs et réalité.

lundi 10 septembre 2018

Le complexe d'Hoffman

Le complexe d'Hoffman, Colas Gutman, éditions de l'Olivier, 224 pages

Ce qu'en dit l'éditeur:

« Le petit Hoffman, il vous dira rien de sa maman. Il dit qu’elle est morte mais quand tu vas chez elle, tu vois bien qu’elle est vivante. Il m’a choisi pour me raconter son histoire. Elle n’est franchement pas triste. Je suis Lakhdar CM1, et certains disent que je suis dix-lexique.
Le petit Hoffman, il a reçu une lettre dans son école. Des lois anti-alsaciennes, qu’il n’a pas le droit de faire du sport, d’aller au square ou même aux toilettes. Le petit Hoffman, quand il chasse pas les nazis de son école ou qu’il fait l’assistant respiratoire pour sa maman dépressionnaire, il écrit un livre : 83 ans. C’est l’histoire d’un type qui ne peut pas mourir avant cet âge fatal, mais ce n’est pas du tout une histoire pour enfants, parce que de l’enfance, Simon Hoffman, il n’en a jamais eu. »
Burlesque, émouvant, et parfaitement irrespectueux, Le complexe d’Hoffman décrit un monde où la bonté est rare et la sécurité absente.

Ma cote d'amour: ***** Abandon
Commentaire spontané: Des dialogues trop embrouillés pour moi.

vendredi 7 septembre 2018

Le roman égyptien

Le roman égyptien, Orly Castel-Bloom, Actes Sud, 208 pages

Ce qu'en dit l'éditeur:

Autoportrait avec famille, Le Roman égyptien rejoue comme aux dés les pérégrinations des Castil, originaires d’Égypte et auparavant d’Espagne, et encore avant, de la sortie biblique d’Égypte. Sauf que les ancêtres bibliques d’Orly Castel-Bloom ne sortent pas d’Égypte : ils y restent et forment une tribu sauvage, autochtone, qui oublie son judaïsme. Quant aux Castil d’Espagne, ils restent eux aussi sur place et se convertissent pour échapper à l’Inquisition, leur fille devenant même porchère pour donner le change. Plus tard, la famille quitte l’Égypte avec un mouvement de jeunesse sioniste ouvrier et rejoint un kibboutz en Israël, dont elle sera expulsée aussi pour excès de jusqu’au-boutisme stalinien…
À l’issue de ces trois expulsions historiques dont elle est le fruit, la narratrice n’a pas de nom, pas d’identité, elle est l’aînée, “la grande fille”, “la grande”, en quête permanente d’une place dans le monde.
La romancière explose ici la narration classique façon puzzle, pour mieux dire les éparpillements de l’âme et le poids de l’hérédité. Entre montagnes russes et kaléidoscope d’images et d’émotions, le roman – comme la famille – fait rhizome : les souvenirs qu’on se transmet sous forme d’histoires confinant au légendaire deviennent le limon d’un roman familial aussi constitutif que destructeur et c’est dans ce corps à corps acharné avec un passé lourd de blessures mais traversé d’éclats de rire qu’Orly Castel-Bloom déchaîne une singularité radicale aux résonances universelles.

Ma cote d'amour: ***** J'aime
Commentaire spontané: Une lecture très plaisante. Une belle découverte.

mercredi 5 septembre 2018

La fonte des glaces

La fonte des glaces, Joël Baqué, P.O.L, 288 pages

Ce qu'en dit l'éditeur:

Louis, un retraité taciturne, ancien charcutier, veuf à la vie tranquille et ordonnée,  devient malgré lui une icône planétaire de l’écologie au terme d’un parcours commencé dans une brocante – où il découvre un manchot empereur pour lequel il va éprouver un irrésistible coup de foudre – qui se poursuit en Antarctique, puis dans le grand Nord et se termine dans le port de Toulon où Louis, juché sur un iceberg transporté là à grands frais par un fabricant de boissons à base de glace polaire fondue, devient un plaidoyer vivant, et contradictoire, contre la fonte de la banquise.
Dans ce roman, la fonte des glaces est celle de la banquise, comme on l’a vu, mais aussi celle d’un homme dont l’existence, jusqu’alors gelée, sans but, reprend son cours, un cours imprévisible, aventureux et mouvementé, drôle, mais grâce auquel sont aussi posées des questions importantes. Il est encore, ce roman, celui de l’épanouissement du grand talent de Joël Baqué, d’une écriture à la fois évidente, simple et riche, pleine de trouvailles. Il est aussi celui d’une imagination parfois joliment délirante, pleine d’humour et généreuse.

Ma cote d'amour: ***** J'aime
Commentaire spontané: Happée par un très bel exercice de style au service d'un texte complètement loufoque.

mercredi 29 août 2018

Anna et l'homme-hirondelle

Anna et l'homme-hirondelle, Gavriel Savit, Pocket, 224 pages

Ce qu'en dit l'éditeur:

6 novembre 1939, Cracovie. Un million de soldats en marche et mille chiens aboyeurs, un endroit de peur et de froid où il ne fait pas bon grandir. Anna a sept ans quand son père, professeur à la faculté, se rend à une convocation des autorités allemandes, puis disparaît. Seule et à la rue, Anna rencontre alors l’Homme-Hirondelle, un grand et étrange personnage qui parle toutes les langues – même l’oiseau. D’instinct, elle est prête à lui confier sa vie. Avec des mots et des images simples, il lui explique la guerre. Comment y survivre. Un long voyage va commencer pour eux, à travers champs et forêts, pour échapper aux forces nazies et soviétiques. Mais dans un monde devenu fou, tout peut se révéler dangereux. Et l’Homme-Hirondelle aussi... * « Comme La Voleuse de livres et Le Garçon au pyjama rayé, il est impossible de ne pas aimer ce livre. » The Guardian
Diplômé de théâtre et de musique à l’université Ann Harbor dans le Michigan, Gavriel Savit a rejoint New York pour lancer sa carrière à Broadway. Comédien et chanteur dans des comédies musicales à succès, il a couvert trois continents durant ses tournées, ce qui lui a donné le temps de lire, beaucoup, et de se lancer dans l’écriture de son propre texte. De lecteur passionné, il est ainsi passé comme un jeune auteur prometteur avec ce premier roman, Anna et l’homme-hirondelle, édité chez Knopf en janvier 2016, lequel a suscité une vague d’engouement de la part du public et de la critique.

Ma cote d'amour: ***** Enthousiaste
Commentaire spontané:  Sans jeu de mots, une belle plume!

samedi 25 août 2018

Sauveur & fils, saison 4

Sauveur & fils, saison 4, Marie-Aude Murail, l'école des loisirs, collection Médium, 320 pages

Ce qu'en dit l'éditeur:

Je me garde une marge de surprise dans l'écriture de mes romans. Sauveur laisse ses patients raconter des histoires qui ne sont pas celles que le lecteur attend. Ni moi non plus. En ouvrant la porte de la salle d'attente, je ne savais pas ce que contenait le gros sac en skaï que madame Naciri serre précieusement contre son coeur. Je ne me doutais pas que Jean-Jacques, l'hikikomori de 23 ans, finirait par sortir de sa chambre pour aller dans un café- philo, je ne pensais pas qu'Ella-Elliot, mon apprenti écrivain, mi-fille, mi-garçon, finirait par tant me ressembler. C'est tout le plaisir qu'il y a d'être à l'écoute... de ses personnages. Quant à Sauveur, j'ignorais ce qu'il adviendrait de sa vie privée. J'ai hésité comme lui-même, faisant avec Louise deux pas en avant, un pas en arrière. Peut-on parier sur un nouvel amour et reconstruire une famille après un drame intime ?

Ma cote d'amour: ***** Enthousiaste
Commentaire spontané: Replonger dans l'univers de Sauveur & fils, c'est un peu renouer avec sa famille!

L'étrange affaire du pantalon de Dassoukine

L'étrange affaire du pantalon de Dassoukine, Fouad Laroui, 144 pages, Pocket

Ce qu'en dit l'éditeur:

Venu à Bruxelles pour acheter au meilleur prix du blé européen dont son pays a grand besoin, ce jeune fonctionnaire marocain se retrouve fort démuni quand des malhonnêtes volent dans sa chambre d'hôtel son unique pantalon. Que faire ? Ou acheter, à l'aube de cette rencontre décisive, un pantalon décent ? C'est parce qu'il se présentera devant la Commission européenne, sanglé dans une défroque qui ferait honte à un clown, qu'il réussira sa mission. La métaphore est saisissante. Nous vivons une époque déraisonnable où l'image mal interprétée des choses prend immanquablement le pas sur l'implacable réalité qui nous conditionne et que personne ne veut voir.
Avec cet humour décapant qui est le sien, Fouad Laroui brode sur ce thème et met en scène des personnages et des situations étonnantes. L'histoire de ce malheureux garçon qui, voulant se faire délivrer un passeport, s'aperçoit que le village où il a passé son enfance n'existe pas aux yeux de l'administration et que, du même coup, n'étant jamais né, il n'existe pas... Ou comment un édile marocain n'ayant pas réussi à construire dans son village la piscine qu'il avait promise à ses concitoyens en vient à créer le concept de « natation sèche »...
Marocain de naissance, ingénieur et économiste de formation, professeur de littérature à l'université d'Amsterdam, romancier de langue française, poète de langue néerlandaise, éditorialiste, critique littéraire : Fouad Laroui court le monde, chargé de son sac de voyage et de sa vaste culture. Entre autres textes, Fouad Laroui est l'auteur de Méfiez-vous des parachutistes (1999), La Femme la plus riche du Yorkshire (2008), Le jour où Malika ne s'est pas mariée (2009), Une année chez les Français (2010), La Vieille Dame du riad (2011) et L'Étrange Affaire du pantalon de Dassoukine (2012) qui a reçu le prix Goncourt de la nouvelle. Tous ces ouvrages ont paru aux Éditions Julliard.

Ma cote d'amour: ***** Enthousiaste
Commentaire spontané: Souvent désopilantes, ces nouvelles montrent la difficulté de l'homme à s'ajuster à la société.