dimanche 5 septembre 2021

Si maintenant j'oublie mon île

 

Serge Airoldi, 160 pages, L'antilope

De quoi est-il question?

Peu nombreux se souviennent d’une chanson de Mike Brant intitulée Un grand bonheur. C’est un seul vers de cette chanson, « Si maintenant j’oublie mon île », qui a touché Serge Airoldi au point de prendre la plume et de la laisser aller au gré des émotions que lui inspirait l’histoire personnelle de Moshé Brand.
L’auteur était enfant au moment du suicide de la star. Il a ressenti la nécessité de revenir sur le parcours meurtri qui va de Moshé Brand, l’enfant du rêve israélien, à Mike Brant, la star de variété des années 1970, jusqu’à son suicide en 1975.
Sous le texte attachant et poétique de Si maintenant j’oublie mon île, Serge Airoldi fait redécouvrir la fragilité d’un homme à qui tout réussissait.

Commentaire spontané:

J'ai perçu ce texte comme une longue déambulation dans l'intimité de l'auteur. S'y cristallisent des considérations sur le mal, la condition humaine, l'histoire des juifs, de la Shoah, de pays comme la Pologne. Le tout, selon moi, montre la grande sidération de l'auteur 1°) envers cette éternelle victime qu'est le peuple juif, 2°) l'abyssale cruauté humaine.

Des réflexions en chaîne, donc, comme dans une réaction chimique, sauf que je comparerais davantage ce texte à une fièvre éruptive. Pourtant, il existe bel et bien un précipité déclencheur, sans mauvais jeu de mots, Mike Brant, avec lequel l'auteur continue de cheminer dans la vie et entre ces lignes en l'apostrophant parfois. Peut-être tente-t-il ainsi d'entrer en résilience.

Un passage qui m'a marquée se trouve aux pages 44 et 45:

"J'ignore ce qui me prend d'écrire sur la guerre, sur les guerres. Ne sait-on jamais ce qui nous pousse à écrire? Ecrit-on vraiment ce que l'on voudrait écrire? Je ne le crois pas."

💗💗💗


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