mercredi 5 avril 2017

Ecrire à l'élastique

Ecrire à l'élastique, par Nicolas Fargues et Iegor Gran, P.OL, 224 pages

Ce qu'en dit l'éditeur:

Cher Iegor,
Tout est trop calme ce matin au Mojo. Es-tu certain que ce séjour aux antipodes me remettra les pieds sur terre ?
Nicolas


Écoute Nicolas,
Tu devrais te décider à écrire et oublier Leonor. À trop tirer sur ta libido, tu rebondis vers le rien. Tu n’es pas parti en Nouvelle-Zélande pour geindre. Fais-moi rêver, mec.
Iegor


Iegor Gran et Nicolas Fargues dont nous savions qu’ils s’appréciaient réciproquement mais dont nous ignorions le degré de complicité, ont donc écrit ce roman épistolaire à quatre mains. Les Thèmes en sont la difficulté à écrire et l’exil aussi bien que les femmes, l’amour, la virilité, le tout sur un ton qui joue et s’amuse du machisme avec beaucoup d’efficacité narrative et romanesque. Mais le mieux n’est-il pas de laisser la parole aux deux auteurs ?


Iegor :
Je savais que Nicolas devait partir pour un long séjour en Nouvelle-Zélande. J’avais lu ses livres, il avait lu les miens, on s’appréciait sans vraiment nous connaître. Une envie étrange : serait-on capable de raconter une histoire à quatre mains à partir d’une correspondance qui deviendrait un roman ?


Nicolas :
Je dois avouer que, bien plus que me décontenancer, la proposition de Iegor m’a fait peur. Je ne voyais pas de rapport entre ses livres et les miens. J’avais projeté un séjour plutôt contemplatif en Nouvelle-Zélande, et non de répondre à un véritable tour de force littéraire.


Iegor :
Aussitôt proposé, aussitôt effrayé, moi aussi. La carpe et le lapin me faisaient faire des cauchemars. Mais il a suffi de deux lettres pour sentir la connivence et une perspective de grand large. C’était presque trop beau.


Nicolas :
De la même façon qu’un comédien généreux sait amener son vis-à-vis à donner le meilleur de lui-même sur scène, les premières lettres de Iegor, par les graines d’intrigue qu’il y semait, m’ont donné très vite l’envie de jouer le jeu.


Iegor :
A chaque lettre, l’enjeu était triple. Mettre du ciment dans ce qui a déjà été inventé pour que notre maison ne s’effrite pas. Rebondir sur les propositions narratives de l’autre, de celui aux antipodes. Trouver dans l’infini des possibles ces lignes d’horizon qui convergent vers une histoire aboutie. C’était exaltant. Une des plus fortes expériences d’écriture que j’aie jamais connues.


Nicolas :
Une de nos grandes réussites, me semble-t-il, est d’avoir mis en scène une galerie de personnages réels et attachants. Pour ne prendre que Leonor, notre héroïne, on l’a conçue au début d’une façon très différente, Iegor et moi. Mais au fil des lettres, elle est devenue ce trait d’union définitif entre nos deux styles, nos deux rythmes (12 heures de décalage horaire !) et, il faut bien l’avouer, nos fantasmes.


Iegor :
Ajoutons ce malin plaisir qu’on a eu à se prendre à contre-pied. Chaque lettre est un saut dans l’inconnu. Résultat, bien futé celui qui saura prédire l’issue de ce quatuor amoureux. Car c’est aussi un roman sur cette énigme éternelle : comment faire le tri dans la tête des hommes ?

Ma cote d'amour: ***** Je n'accroche pas


2 commentaires:

  1. Ouais... j'avoue que je suis peu tentée et que j'aurais également du mal à accrocher.

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    1. J'avoue que je suis fan de Iegor Gran... Alors dès qu'un nouveau livre sort, je suis très curieuse, mais là, non, je n'ai pas retrouvé sa verve. (La revanche de Kevin était très drôle et son Truoc-Nog est irrésistible!)

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