samedi 3 octobre 2020

Beyrouth entre parenthèses

 

Sabyl Ghoussoub, L'antilope, 144 pages


Présentation:

Il est défendu à un citoyen libanais de se rendre en Israël. Mais le narrateur, un jeune photographe franco-libanais, décide d’enfreindre la loi de son pays et ne pas suivre l’avis de sa famille. Arrivé à l’aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv, il subit un interrogatoire de plusieurs heures. Les questions fusent et se répètent. « Comment s’appelle votre mère ? Comment s’appelle votre père ? Comment s’appelle votre grand-père ? Comment vous appelez-vous ? » Des questions qui reviennent comme une berceuse et qui voudraient obliger le narrateur à se définir de manière définitive. Lui qui avait pensé faire ce voyage pour mettre de côté sa part libanaise, mettre Beyrouth entre parenthèses…


Après Le nez juif, Sabyl Ghoussoub revient avec le récit de ce voyage interdit, un livre plein d’humour, de tendresse et parfois de colère.

 

Extrait du roman

« Sur les photos, les personnes en keffieh, ce sont des Palestiniens ?
– Non, ma famille.
– Votre famille, ce sont des Palestiniens ?
– Non, des Libanais.
– Pourquoi alors les avoir couverts d’un keffieh palestinien ?  »

Combien ce livre a fait battre mon cœur: ❤️❤️❤️

Commentaire spontané:

Un livre qui rappellera quelques souvenirs à ceux qui ont déjà atterri à l'aéroport Ben Gourion.

J'ai lu d'une traite ce témoignage au ton corrosif.

L'auteur, photographe, y décrit l'absurdité de certaines situations auxquelles il a été confronté en posant le pied sur le sol israélien. Avec lui, à travers différents facteurs (la langue, le physique, l'éducation, la famille, etc.), nous nous interrogeons sur le déterministe qui affirme l'appartenance bien avant la naissance.

L'anecdote de la fin est extraordinaire et résume parfaitement la situation ubuesque dans laquelle vit l'humanité.


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