mercredi 21 avril 2021

La fatigue du matériau

 

Marek Sindelka, éditions des Syrtes, 230 pages

Traduit du tchèque par Christine Laferrière

Présentation:

Deux jeunes frères fuient clandestinement leur pays, après la disparition de leurs parents dans un bombardement. Ils arrivent séparément en Europe où ils ont prévu de se retrouver. Ce sont alors deux périples qu'entreprend le lecteur dans ce récit court, intense et haletant, au gré des épreuves que traversent les deux frères, dans l'espoir de se voir accorder un nouveau droit a? l'existence. Il faut fuir et se cacher, trouver a? manger, tenter de se repérer, avancer. Le monde se révèle à travers le prisme de l'angoisse, nous faisant vivre une véritable expérience physique et humaine.

La Fatigue du matériau est le roman de la migration, une géographie de la peur qui nous exhorte a? nous mettre dans la peau d'un migrant. Le lecteur s'approprie le désespoir, le froid et la faim. Mus par la force du lien fraternel et par la volonté de ne jamais se laisser humilier, Amir et son frère doivent tenir malgré la « fatigue du matériau », c'est-à-dire l'usure extrême du corps. Un puissant remède contre la deshumanisation.
Ne? en 1984, Marek Sindelka est l'un des auteurs tchèques les plus remarqués de sa génération. Il s'est distingue dès 2005 par sa poésie. La Fatigue du matériau a reçu le prix Magnesia Litera en République tchèque (2017). Il a été traduit dans de nombreuses langues.

Combien ce livre a fait battre mon cœur: ❤️❤️❤️

Commentaire spontané: 

J'ai été malmenée par l'âpreté de cette longue errance, par ses chutes et ses impasses. La narration en rend très bien compte. Elle arrive à nous perdre comme sont perdus les deux héros. Une expérience de lecture qui m'a secouée.

A noter: Le chapitre 17 à ne rater sous aucun prétexte tant il est époustouflant. L'auteur y décrit le travailleur désincarné, réduit en esclavage par la machine, d'une manière implacable et glaçante.

3 commentaires:

  1. Déjà noté pour le prochain mois de l'est ! J'aime les lectures qui secouent...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je pense que je serais encore plus rentrée dedans si je n'avais pas lu avant L'ami arménien que j'avais trouvé éblouissant.

      Supprimer
  2. Je pense que je serais encore plus rentrée dedans si je n'avais pas lu avant L'ami arménien que j'avais trouvé éblouissant.

    RépondreSupprimer