dimanche 17 mai 2020

Prisons

Ludovic-Hermann Wanda, L'antilope, 288 pages

Ce qu'en dit l'éditeur:

"Tu parles bien, gros, t'envoies de bonnes disquettes. Tu parles comme mon avocat, un Feuj. C'est frais, j'avoue, mais pour nous t'as vu c'est cuit, dead et archi-dead. On est trop des mecs en chien, des ex-clus, comme disait Doc Gynéco. Nos têtes sont trop cramées. Faut croire que le bonheur, c'est comme une boîte de nuit des Champs-Élysées : tout le monde veut rentrer, mais y en a pas beaucoup qui ne se mangent pas un "ici, c'est privé, vous êtes pas VIP"."
Frédéric, « Black » des banlieues, est un dealer à succès. Arrêté, il découvre en prison le pouvoir des mots et de la belle langue. Comment partager sa passion ? Il commence avec son compagnon de cellule, un « Feuj » à qui il enseigne le français sans wesh, blédard ou bâtard. Frédéric y croit, sa rédemption passera par les mots et la connaissance. Il lutte, s'appuie sur la confiance en son Dieu, résiste à Satan qui veut le ramener à sa vie antérieure. La République, consternée par l'état de ses prisons, le couve des yeux.

Combien ce livre a fait battre mon cœur: ❤️❤️❤️❤️❤️
Commentaire spontané:
Encore un livre avec une vraie fraîcheur (deux à la suite, dans deux genres différents, je suis comblée!). Cette fois-ci, je la mets sur le compte d'un optimisme chevillé au texte, d'un tempo marqué par le wesh-wesh, d'une originalité qui met en scène notre Marianne nationale, rien de moins (c'est vrai qu'il n'est pas fréquent de se demander ce que pense Marianne, toute seule dans son buste de plâtre).
L'histoire est simple, mais elle devient vite savoureuse grâce au style qui rend les personnages attachants - à moins que ce ne soit grâce aux personnages qui vont faire du verbe tout un art.
Le roman décline un thème sociétal fondamental : la liberté passe par l'éducation, qui passe par la lecture.
Le fond, la forme, tout y est ! Un  grand bravo à Ludovic-Hermann Wanda !

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