Le télescope de Rachid, Jamal Mahjoub, Babel, 352 pages
Ce qu'en dit l'éditeur:
Alger. 1609. Rachid al-Kenzy, soupçonné d’avoir tué un marchand juif, est lapidé par la foule. Arrivé deux années auparavant, successivement considéré comme un faiseur de miracles ou un démon, cet homme mystérieux et savant, fils d’un riche négociant d’Alep et d’une esclave noire, intrigue par son savoir immense (on le sait maître en astronomie) et inquiète par sa couleur de peau. Emprisonné, il se voit proposer un marché pour sauver sa mise : il est chargé de rapporter d’Europe la dernière invention optique allemande, dont le dey a eu connaissance par un capitaine au long cours, et qui pourrait révolutionner l’art de la guerre.
En plein XXe siècle cette fois, sur le chantier archéologique danois où Hassan est envoyé en mission de Copenhague, le mystère est total : à côté d’un coffret de cuivre aux inscriptions énigmatiques, on a retrouvé un squelette recroquevillé, sans aucun doute celui de Heinesen, le célèbre astronome du début du XVIIe siècle, alors même que la configuration des lieux suggère un observatoire.
Oscillant d’une époque à l’autre, d’un monde à l’autre, Jamal Mahjoub s’emploie dans son roman, précis comme une belle mécanique d’horlogerie, à saisir le rêve des passeurs d’étoiles. Avec ampleur, avec lyrisme, il met en scène les tribulations de Rachid sur les mers et les terres avant qu’il n’échoue, toujours à la recherche du télescope, dans ces zones septentrionales où Heinesen, qui fut l’élève de Tycho Brahé, tentait de relever un extraordinaire défi.
Roman d’aventures, roman de formation, quête métaphysique et fabrique de rêves, Le Télescope de Rachid interroge la science et la foi dans leurs antagonismes, le monde musulman et le monde chrétien, et invente un héros magnifique, dont le questionnement réfléchi et audacieux sert de contrepoids à la bêtise et à la brutalité des fanatiques de tous bords.
Ma cote d'amour: ***** Enthousiaste
Commentaire spontané: Transportée!
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